Valcke : « En Afrique du Sud, je me sens à la maison »

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Vous qui êtes venu, de votre propre aveu, plus de 70 fois en Afrique du Sud en six ans, vous êtes-vous attaché à l’Afrique du Sud ?
D’abord, j’aime l’Afrique. Mon père y a été médecin et j’y ai moi-même vécu plusieurs années. Ce pays est magique par ses personnes, par la beauté de sa nature. Au fil des années, je m’y suis fait des amis. J’ai une relation avec les politiques ou les gens de la rue qui est unique. C’est le seul pays du monde où, quand j’atterris, les techniciens sur la piste me disent « Bonjour Jérôme ». Pas en le disant par politesse, vraiment avec le sourire et en me tapant dans la main. On se sent un peu à la maison à force... Je reçois des SMS où il est écrit « Welcome Home ». En six ans, je n’ai jamais eu une crise, un moment de conflit violent. Ma relation avec Danny Jordaan (le président du comité d’organisation, ndlr) durera, j’en suis persuadé, bien au delà de cette Coupe du monde.
Entre les clichés négatifs sur l’Afrique du Sud et ce que vous voyez depuis des années, où se situe la vérité ?
C’est une démocratie qui a, à peine, quinze ans. Il y a une violence de base, de la délinquance, due à la pauvreté très élevée. C’est plutôt du vol, des cambriolages, plus que de la délinquance organisée. Il n’y a pas de bandes. C’est une lutte pour la survie parfois. Dire que l’Afrique du Sud sera un pays plus sûr après la Coupe du monde, c’est une possibilité, cela ferait partie de ce qu’on appelle l’héritage, car le gouvernement a investi beaucoup d’argent dans ce domaine, avec de nouveaux moyens et la formation de 50 000 policiers supplémentaires. Nous savons qu’il y a en France des endroits dans certaines villes où l’on ne mettrait pas les pieds, ou alors plutôt à midi qu’à minuit. C’est pareil ici. Les étrangers doivent apprendre que le pays a cette spécificité, et qu’il faut faire attention à certaines choses. Mais attention : je ne me suis jamais senti inquiet, en situation d’insécurité depuis six ans. C’est vrai, je ne suis pas allé partout, mais c’est peut-être aussi pour cela. C’est la responsabilité de chacun de faire attention.
La FIFA a-t-elle eu raison de confier l’organisation de la Coupe du monde à l’Afrique du Sud ?
A mille pour cent ! On a la crème de la crème du football, que ce soit dans les équipes européennes, sud-américaines ou asiatiques. Il y aura de belles histoires, notamment avec les équipes africaines. Et puis il y a le niveau d’organisation des stades, des terrains, des camps d’entraînement qui donneront aux équipes les moyens d’évoluer au plus haut niveau. En plus, le climat et les températures sont plutôt bons, favorables au football. Le tournoi sera très relevé.