Van Buyten : « Je n’aurais jamais imaginé vivre tout ça »

Grâce à sa victoire de vendredi contre la Serbie (2-1), couplée à la défaite de la Croatie contre l’Ecosse (0-1), la Belgique a pris seule les commandes de son groupe de qualification pour le Mondial 2014. Au grand bonheur de son défenseur Daniel Van Buyten, déjà très gâté cette saison sous le maillot du Bayern Munich avec un triplé Ligue des champions-Bundesliga-Coupe d’Allemagne.

Daniel, entre le triplé avec le Bayern Munich et cette place de leader de votre groupe de qualification pour la Coupe du monde, vous vivez une fin de saison exceptionnelle…

Je pense que j’aurai beaucoup de souvenirs et d’histoires à raconter à mes enfants. C’est vraiment une saison extraordinaire, avec beaucoup de trophées. J’ai vécu des choses que je n’aurais jamais imaginé atteindre. Quand je pense encore au petit gamin que j’étais, qui bossait dans le jardin avec son père, son frère… Et maintenant arriver à gagner la Ligue des champions et à faire le triplé, ça a été vraiment des moments très forts. Dans une vie, il y a parfois des bas, on vit des choses difficiles et puis après, il arrive des moments comme ça où on se laisse pousser les ailes et on savoure de partout. Ça passe vite aussi mais on essaie de savourer un maximum.

Prenez-vous autant de plaisir avec l’équipe nationale qu’au Bayern ?

Ce soir (vendredi), j’ai quasiment l’impression d’avoir fêté un titre avec ce fabuleux public. Ça fait longtemps qu’on ne l’avait plus vu comme ça. Tout le monde le dit, ce groupe a énormément de talent et ce n’est pas pour rien qu’on a des résultats comme ça. La plupart des joueurs de l’équipe nationale évoluent maintenant dans des grandes équipes, disputent la Ligue des champions ou la Ligue Europa. Ils ont le rythme du haut niveau. Avec une ambiance, un staff et un bon coach, ça donne des résultats. J’ai hâte d’être à la saison prochaine pour continuer cette campagne, se qualifier et défendre nos couleurs à cette Coupe du monde.

« L’état d’esprit a changé »

La sauce semble avoir enfin pris dans ce groupe…

Oui, l’état d’esprit a changé. Les jeunes acceptent qu’on leur dise des choses. Ils ne sont pas stupides, ils savent que tu ne leur veux que du bien. Je compare souvent avec le Bayern, où il y a beaucoup de joueurs qui viennent du cru et qui acceptent la critique. C’est ce que je retrouve ici et c’est bien parce que la réussite passe par là. Après, il y a le talent qui fait que cette équipe nationale est vraiment bonne.

Malgré votre âge (35 ans), on vous sent encore en forme et très motivé…

Oui, je prends beaucoup de plaisir avec tous ces jeunes. Ils me charrient un peu de temps en temps mais ils ont beaucoup de respect. Ils voient que je ne lâche rien et que je suis un gagneur. Je n’accepte jamais d’être battu, dans quoi que ce soit. Pour eux, c’est un exemple et j’assume ce rôle avec plaisir.

Vous avez dit que vous sentiez davantage de respect en Belgique à votre égard. Etait-ce important pour vous ?

Je suis très fier de ma carrière. J’apprécie ces compliments. Il y a eu des critiques par le passé mais je n’ai pas envie de revenir en arrière, ça ne sert à rien. En ce moment je savoure tous ces bons moments. La meilleure réponse est toujours sur le terrain. Je suis fier de montrer qu’un Belge a pu s’imposer sur la durée dans l’un des plus grands clubs du monde. Et maintenant, j’ai vraiment envie d’aller au Brésil l’année prochaine.

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Propos recueillis par Jean Bommel, à Bruxelles