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Veillée funèbre à Bloemfontein

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Une réunion Gourcuff-Ribéry. Domenech aphone. Diarra sous le choc. Chamakh optimiste. Des lazzis pour Escalettes. Govou sirote un coca. Toutes nos révélations sur les coulisses de la fin de l’agonie des Bleus.

Dans le vestiaire français, quelques minutes après la défaite face à l’Afrique du Sud (2-1), le silence est lourd. De retour de la conférence de presse officielle, Domenech ne dit rien. A la fin du match, il a serré la main de ses joueurs. Malouda et Henry ont le regard dans le vague. Ils ne comprennent pas pourquoi ils n’ont pas été titulaires. « Certains joueurs n’ont rien compris à la compo », affirme l’un d’entre eux. La veille, le dîner a été tendu. Evra, Ribéry et Gourcuff, rejoints plus tard par Henry, se sont isolés pour discuter après le repas.

Dans les couloirs du Free State stadium, Jean-Pierre Escalettes erre comme une âme en peine. Le président de la FFF semble au bord de la dépression. Gignac est le premier à sortir mais il ne s’arrête pas en zone mixte. Ses parents l’attendent au pied du bus. Ribéry, Gallas Govou, Cissé mais aussi Valbuena ne s’arrêtent pas non plus. Henry a le masque. Il lâche un sibyllin : « Je vais parler. » Evra, lui, est plus loquace. Le défenseur de Manchester United est fou de rage. Il accuse Domenech de l’avoir interdit de venir en conférence de presse la veille du match. « Je vais tout dire », lâche-t-il, menaçant.

De retour du contrôle antidopage, Diarra est l’un des plus touchés. Il sait que son match n’a pas été bon. La faute à une condition physique défaillante après être resté trop longtemps sans jouer. Son cas est significatif de la gestion calamiteuse de Domenech. Il n’a appris qu’il serait capitaine que trois heures avant le match. C’est son agent qui lui a donné l’info ! C’est peut-être pour ça qu’il a rendu spontanément le brassard à Henry lorsque ce dernier a remplacé Cissé.

19h25, le bus des Bleus démarre. Direction le Terminal B de l’aéroport de Bloemfontein. A bord, la plupart des joueurs pianotent nerveusement sur leur portable. Ils cherchent du soutien auprès de leurs proches. Présent au match, Marouane Chamakh n’en croit pas ses yeux. Mais il se force à être optimiste. « Laurent Blanc aura les mots pour les relancer. »

« Rendez les primes ! »

Une poignée de supporters français sont venus attendre les joueurs à l’aéroport. Pour pouvoir les saluer, pourquoi pas discuter et mettre des mots sur les maux. Mais la pêche n’est pas très bonne. Seuls Mandanda, Ribéry et Gourcuff s’arrêtent. Les autres, toujours aussi autistes, préfèrent s’engouffrer dans la zone des départs.

Lorsque Domenech apparaît, les fans se déchaînent : « Rendez les primes ! » hurlent-ils. Visiblement, la pétition de RMC a été entendue jusqu’à Bloemfontein. Evra n’a pas attendu ce moment pour renoncer à ses primes. « On n’acceptera pas un seul centime », a lâché le joueur de Manchester United en zone mixte. Jean-Pierre Escalettes a eu droit également à quelques quolibets. « Démission, démission ! » scande la petite troupe.

Avant d’embarquer, les joueurs patientent en salle d’attente. Govou sirote un coca. Squillaci et Planus sont en grande discussion. Les joueurs ne semblent pas très abattus. Il est 20h15. L’avion des Bleus décolle pour George. Dans un grand nuage de déception…

M.A. à Bloemfontein