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Crash aérien : Chapecoense, le "Leicester brésilien", une équipe qui venait de loin

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L’équipe de Chapecoense se rendait en Colombie pour y disputer la finale de la Copa Sudamericana lorsque son avion s’est écrasé ce lundi soir faisant 75 morts. Avant ce tragique accident, peu de gens en Europe connaissaient ce club brésilien, qui n’a jamais rien gagné au niveau national et que personne n’attendait à ce niveau de la compétition.

Pour être honnête, le nom de Chapecoense nous était inconnu avant ce triste mardi 29 novembre. Il faut dire que le club brésilien, dont l’avion s’est écrasé en Colombie lundi soir, n’a rien d’une grosse cylindrée. L’Associaçao Chapecoense de Futebol (son nom complet), fondée en 1973, n’a d’ailleurs fait parler d’elle que très récemment sur la scène continentale. Il y a sept ans, l’équipe de Chapeco, une ville au sud-est du Brésil, évoluait en Serie D (quatrième division). Sans centre d’entraînement ni salle de musculation. Certains joueurs se déplaçaient même en transports en commun.

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L’ACF n’a fait son retour dans l’élite, en Serie A, qu’en 2014. En ouvrant l’armoire à trophées du club de l’Etat de Santa Catarina, on n’y trouve aucun titre national. Seulement quatre championnats et une coupe à l’échelon régional. « C’est vraiment un tout petit club, confirme Dominique Baillif, spécialiste du foot brésilien. Il n’y a pas de star dans cette formation. C’était des joueurs moyens, avec quand même un bon niveau. Une équipe avec de la cohésion, où tout le monde se serre les coudes. C’est un club qui forme des jeunes pour les revendre aux meilleurs clubs brésiliens. »

Le « Leicester brésilien »

Autant dire que les joueurs de Caio Junior, décédé dans le crash qui a fait 75 morts et seulement 6 survivants, vivaient un rêve éveillé en atteignant pour la première fois la finale de la Copa Sudamericana, l’équivalent de la Ligue Europa. Après avoir franchi le deuxième tour préliminaire, ils ont éliminé les Argentins de l’Independiente et sorti le grand San Lorenzo, vainqueur de la Copa Libertadores, à l’issue d’une superbe demi-finale.

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De quoi leur valoir le surnom de « Leicester brésilien », la formation qu’on n’avait pas vu venir. L’histoire était belle. Elle aurait pu se changer en conte de fées en cas de succès face à l’Atlético National. Mais le fabuleux destin a basculé dans l’horreur. Soudainement. Et plongé le Brésil dans un deuil national.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport