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De Port-Saïd à Paris, la même douleur

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Mohammed El Sayed, patron d’un café égyptien à Paris et supporter d’Al-Ahly, a vécu le drame de Port-Saïd au plus profond de sa chair. Son fils aurait dû se trouver dans le stade et quatre des amis de ce dernier y ont trouvé la mort.

Dans le café de Mohammed, d’innombrables photos miniatures de joueurs d’Al-Ahly recouvrent les murs. Cet homme de 60 ans, aux tempes légèrement dégarnies, voue un culte à ce club depuis l’âge de dix ans. Il avoue même posséder une carte de membre officielle du club chèrement payée, qui lui donne par exemple le droit d’en être l’un des administrateurs.

Mercredi, il était comme tous les soirs de match devant sa télévision. Il n’a pas décroché de la nuit, visionnant en boucle les images du drame. « Je suis très triste, il y avait des jeunes, des amis de mon fils, raconte Mohammed. Normalement, il aurait dû assister au match, mais il avait des cours qui se finissaient tard et il n’a pas pu y aller. Il a quatre amis qui sont morts. » 

« Les medias ont allumés la flamme »

A l’heure des explications, son débit s’emballe. « Les médias ont allumé la flamme entre les deux camps de supporters, s’emporte Mohammed. Il y a huit chaines de sport en Egypte. Elles disent beaucoup de choses. » Ces derniers jours, certains journalistes ont annoncé l’intérêt d’Al-Ahly pour le jeune gardien d’Al-Masri. « Ce n’était pas vrai, raconte Mohammed. Mais ça chauffe les supporters. »

Club ultra-dominant en Egypte, la salle des trophées d’Al-Ahly est l’une des plus remplies du continent avec pas moins de 36 titres de champions, 6 ligue des champions d’Afrique, 35 coupes d’Egypte… Une mainmise qui cristallise les rivalités et en font l’équipe à abattre chaque semaine. Un club également soutenu par des Ultras qui ont joué un grand rôle lors de la révolution de février 2011. Mohammed le reconnait : « Il y a aussi un truc politique. Je pense que ce ne sont pas les supporters de Port-Saïd qui ont fait ça. » A propos de la catastrophe, Mohammed n’a qu’une certitude : « Les supporters égyptiens ne sont pas violents. »