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Benzema, rendez-vous manqué

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Terne face au Nigeria (2-0), Karim Benzema a encore livré une prestation pas à la hauteur de son talent contre l’Allemagne (0-1). Malgré trois buts au premier tour, l’attaquant du Real n’a pas su faire la différence dans les grands moments.

Sa prestation terne contre le Nigeria n’avait pas soufflé le souvenir de son beau début de Coupe du monde. Celle face à l’Allemagne sera plus difficile à oublier. Avec un quart de finale contre la Mannschaft au Maracana, Karim Benzema avait l’occasion de frapper un grand coup et de confirmer définitivement son arrivée dans la caste des plus grands attaquants de la planète football. Un véritable rendez-vous avec l’histoire, la sienne comme celle des Bleus. Le match le plus important de sa carrière internationale, de sa carrière tout court même.

Replacé dans l’axe comme il le souhaitait, Olivier Giroud restant sur le banc au coup d’envoi, il n’avait même plus l’excuse du positionnement. Acte manqué, tout simplement. On n’imputera pas la défaite tricolore (0-1) à l’attaquant du Real. Mais on pourra lui reprocher en partie l’absence de victoire. Les occasions, Karim les a eues. Plusieurs situations chaudes, surtout en première période, où le vainqueur de la dernière Ligue des champions aurait pu, aurait dû, faire la différence. La frappe instantanée sur le service de Valbuena (8e). Le cafouillage devant le but de Neuer après la frappe du Marseillais (34e). La tête sur un centre signé Evra (42e). La frappe dans les gants du gardien allemand (44e).

Mboma : « Plus spectateur qu'acteur »

Chaque fois, le même sentiment. Trop timide dans l’exécution. Pas assez de conviction dans le dernier geste. Aucun sentiment d’urgence ou de supplément d’âme pour tout donner sur chaque ballon, comme on l’attendait dans un tel contexte. Comme s’il n’avait pas pris la véritable mesure de l’événement. « Il faut que Karim soit plus mobile et qu’il ose plus », jugeait Grégory Coupet à la mi-temps. Autre membre de la Dream Team RMC Sport, Patrick Mboma partage alors l’analyse : « On a vu Benzema se créer des situations et c’est le Karim qu’on veut voir, mais il a plus été spectateur qu’acteur sur certaines actions. » La faute, peut-être, aussi, à une Allemagne qui parvenait à confisquer le ballon et limiter les contres bleus en première période.

La seconde changera de scénario avec une France qui posait peu à peu le pied sur le cuir. Mais dans une équipe plus faite pour l’explosion verticale que pour la possession dominatrice, cela signifiera… moins d’actions franches pour Benzema. Il y aura bien ce centre de Griezmann, enlevé à un Valbuena pourtant parfaitement lancé et suivi d’un enchaînement inefficace (76e). Mais pas de quoi fouetter un matou allemand, Hummels le gardant sous ses griffes. Le plus dangereux viendra au bout des arrêts de jeu, une belle frappe détournée par la solide claquette de l’imperturbable Neuer (94e). Mais ce n’était pas assez. Peu importe l’évolution tactique du match, Karim n’a pas fait cette différence tant attendue. Rendez-vous raté. Malgré ses trois buts dans la compétition, il a disparu dans les grands moments. Regrets éternels ? On espère pour lui qu’il aura l’occasion de prendre une revanche. Dans quatre ans en Russie mais d’abord, lors d’un certain Euro 2016 en France.

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A.H.