Benzema : « Tout a été multiplié par dix »

Karim Benzema est revenu sur ses déclarations et a affirmé qu'il avait peut-être été maladroit en avouant ne pas avoir « tout donné » lors de son entrée en fin de match contre la Roumanie (1-1), le 5 septembre dernier.

Karim, comment se sont passées vos retrouvailles avec Raymond Domenech après la polémique autour de vos déclarations…
Bien. Ça a été clair. On a eu une discussion assez simple au début du stage à Clairefontaine. Je n’ai plus à me prendre la tête avec ça. C’était juste une phrase sortie de son contexte. Tout ça a été multiplié par dix. Cette polémique est close pour le sélectionneur et pour moi. J’en ai aussi discuté avec d’autres joueurs… Maintenant, je suis concentré pour aider l’équipe de France à se qualifier pour la Coupe du Monde.

Comprenez-vous que ces déclarations aient pu choquer ?
Choquer ? Je ne sais pas... J’ai dit cette phrase là car j’étais frustré de n’être rentré que pour le dernier quart d’heure. Frustré car je n’ai pas été extraordinaire et que je n’ai rien montré. J’ai parlé d’ « envie », mais je l’ai sorti comme ça. Je suis jeune (21 ans) et je ne pensais pas que cette phrase ferait le tour du monde. J’ai appris beaucoup de choses avec cette histoire, et je sais que la prochaine fois qu’on me posera une question comme celle-là, il n’y aura pas de polémique.

Comment vivez-vous votre statut de remplaçant en équipe de France, alors que vous flambez au Real Madrid ?
Il n’y a pas de statut de remplaçant ou de titulaire en équipe de France. Pour s'imposer, il faut enchaîner les matches et ce n’est pas le cas pour moi en ce moment. Cela ne me convient pas d’être sur un banc de touche car je suis un joueur de football. Je vais donc travailler et montrer aux entraînements que je peux être titulaire dans cette équipe de France. Et je vous le dis : que ce soit pour cinq, dix, ou 90 minutes, je ferai la différence à l’avenir. A moi de continuer à travailler pour m’imposer en équipe de France.

Comment vivez-vous les critiques qui touchent l'équipe de France ?
On ne fait que critiquer l’équipe de France, son sélectionneur ou ses joueurs. Je ne pense pas que les joueurs du Brésil ou de l’Espagne soient autant critiqués. Certains joueurs peuvent mal le prendre et perdre confiance. Tout le monde doit être derrière l’équipe de France pour l’aider à aller chercher cette qualification.

Il va falloir marquer beaucoup de buts contre les Féroé pour soigner votre différence de buts. Comment allez-vous faire ?
Quand on rentre sur un terrain, on ne se dit pas qu’on va en mettre douze à l’équipe adverse. On va déjà essayer de marquer un premier but pour faire bouger cette équipe des Féroé qui risque de rester derrière.

Et vous serez malheureusement privé pour cette rencontre de Yoann Gourcuff et Franck Ribéry ?
Un autre système va être mis en place. C’est vrai que ce sont deux joueurs très importants dans le système de jeu de l’équipe de France. Malgré tout, il va falloir faire sans eux. Peut-être que d’autres joueurs sauront faire la différence.

Malgré tout, vous n’avez plus votre destin entre les mains…
Il nous reste deux matches. La Serbie va en jouer deux très difficiles (réception de la Roumanie, puis déplacement en Lituanie, ndlr). A nous de gagner nos deux matches (Féroé puis Autriche) pour prendre un maximum de points.

Thierry Henry a dit aujourd’hui qu’il faudrait compter sur vous à l’avenir. Cela doit vous faire chaud au cœur…
Cela fait plaisir qu’un grand attaquant comme lui parle de moi comme cela. J’espère qu’il dit vrai.

La rédaction - Marc Benoist & Pierre-Yves Leroux