Bini : « Je n’ai pas à me justifier »

A quatre jours d’un match amical en Allemagne, le sélectionneur de l’équipe de France foot féminin a répondu sur RMC aux informations dévoilées dans le JDD qui dénoncent ses méthodes.

Bruno Bini, un article paru dans le Journal du Dimanche laisse entendre que vos méthodes sont pointées du doigt par certaines joueuses de l’équipe de France. Quelle est votre réaction ?

Si je parle, c’est pour protéger mon groupe. C’est la fonction qui provoque ce genre d’article. Je l’assume pleinement. Je n’en prends même pas ombrage. Tout le monde est libre de faire des procès à charge. Mais il y a un très grand décalage entre ce que le groupe vit avec moi et cet article. J’ai un fonctionnement simple : j’écoute, je consulte, je réfléchis, même si j’ai un petit cerveau. Et je décide. Pendant les Jeux Olympiques, j’ai observé certains comportements qui ne m’ont pas plu. J’ai demandé aux joueuses qui étaient celles qui voulaient continuer. Mon énergie, je préfère la mettre sur le terrain de football plutôt que sur le terrain médiatique.

Sonia Bompastor, l’une des joueuses les plus capées, n’est plus appelée en équipe de France. Avez-vous eu une discussion avec elle ?

Je ne parlerai pas de Sonia Bompastor. Qu’une fille ait une ou 1000 sélections, pour moi, c’est pareil. Je n’appelle jamais une fille qui n’est pas sélectionnée. Elles n’ont pas à le faire aussi car je n’ai pas à me justifier. Je fais ça pour protéger les joueuses. Je prends des coups quand je fais ça. Mais il vaut mieux que je n’explique pas une joueuse la raison pour laquelle je ne la prends pas. Bien souvent, c’est mieux pour elle.

Avez-vous le sentiment qu’on veut vous nuire ?

Bien sûr. C’est toujours plus difficile de partager les galères que les succès. Il y a trois ans, personne ne venait nous voir. Aujourd’hui, quelques personnes doivent être jalouses de ce qu’on fait. Il y a peut-être d’autres problèmes qui dépassent le cadre de l’équipe de France féminine et qui font que, par moment, je peux servir de boule de flipper.