Blanc-Bilic, comme on se retrouve !

Les deux hommes se retrouvent au Stade de France treize ans après l’expulsion, en demi-finale de la Coupe du monde 1998 qui avait coûté sa place en finale à l’actuel sélectionneur de l’équipe de France.

L’instant sera épié, scruté, mitraillé ou encore filmé par les nombreux appareils photos, caméras de télévision et paires d’yeux présents mardi soir au Stade de France. La traditionnelle poignée de mains entre Laurent Blanc et Slaven Bilic, juste avant le coup d’envoi de France-Croatie, aura une saveur particulière. Plutôt pimentée d’ailleurs.

Il y a treize ans, lors de la demi-finale de la Coupe du monde 1998, les deux hommes s’étaient déjà croisés. A la 74e minute, sur un coup franc, Laurent Blanc s’accroche avec Slaven Bilic. Le Président repousse du bras le Croate, qu’il touche au ventre. Ce dernier simule un coup de coup de coude dans le visage et s’effondre dans la foulée dans la surface. La sanction ne tarde pas à tomber. Carton rouge, expulsion et pas de finale pour Laurent Blanc !

Blanc : « Si j’avais joué la finale, j’aurais arrêté ma carrière »

Pour autant, le sélectionneur de l’équipe de France n’en veut plus à l’homme qui lui a coûté la finale de la Coupe du monde. « J’ai assumé mon geste, affirme Blanc. Je l’ai payé aussi. Sincèrement, le fait d’avoir gagné la Coupe du monde a apaisé tout ça. Si ça n’avait pas été le cas, la cicatrice aurait été plus douloureuse. Et puis, ça m’a fait repartir deux ans de plus en Bleu avec l’Euro. Si j’avais joué la finale, je n’aurais pas continué ma carrière et je serais passé à côté d’un autre titre avec l’équipe de France. Il n’y a aucun problème entre lui et moi. Je lui serrerai la main sans aucune arrière-pensée. »

Le son de cloche est le même pour Bilic. « Après la demi-finale contre la France, j’ai arrêté le football à cause d’une blessure. Je n’avais jamais vu Laurent Blanc avant le séminaire UEFA, à Madrid, qui s’était déroulé en septembre. Ce jour-là, on s’est vu. On a échangé quelques mots. On a fumé une cigarette. Je n’ai aucun problème avec lui. »

C’est donc en rivaux courtois que les deux hommes s’affronteront mardi soir. Avec pour le premier, fort de six succès consécutifs, le statut de favori. Le second, surpris par la défaite des siens en en Géorgie lors des éliminatoires de l’Euro 2012 (1-0), sera en quête de rebond. Les Bleus savent ce qu’ils leur restent à faire s’ils veulent offrir une douce revanche, treize ans après, à leur sélectionneur.

Alix Dulac avec R.M., R.P. et M.B.