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Blanc : « Il y avait trop d’incertitudes autour de Gourcuff »

Laurent Blanc

Laurent Blanc - -

A la veille d’affronter la Serbie, le sélectionneur est revenu sur son choix de ne pas retenir Yoann Gourcuff et Mapou Yanga-Mbiwa pour l’Euro. Il a aussi évoqué sa décision de ne retenir que sept défenseurs.

Laurent, pourquoi avez-vous décidé de vous séparer de Yoann Gourcuff et de Mapou Yanga-Mbiwa ?

Il y avait un choix à faire. J’ai découvert Yanga-Mbiwa. Il m’a fait bonne impression. Dans le futur, ce sera un joueur qui peut prétendre à l’équipe nationale. C’est un homme qui semble avoir un état d’esprit irréprochable. C’est une belle découverte. Malheureusement, on a pris la décision de partir avec sept défenseurs, donc, il n’a pas été retenu pour l’Euro.

Et concernant Yoann Gourcuff ?

J’ai entendu que c’était un pari. On n’est pas là pour ça. On veut essayer de mettre en place ce qu’on avait prévu. On l’avait pris pour avoir un rôle important dans l’équipe. Mais après cinq jours de stage, après le match et après sa blessure à la cheville, il y avait trop d’incertitudes autour de lui. On a décidé de faire ce choix. C’est la première et la dernière fois que j’en parle. Les deux garçons ont eu une attitude très positive. On a eu une discussion et des échanges intéressants avec eux. Ils sont restés le lendemain matin, on leur a annoncé, ils sont restés déjeuner. Ça rajoute de la considération à celle que j’avais déjà pour eux.

Est-ce un risque de partir avec trois défenseurs centraux ?

Si je le fais, c’est que je l’assume. On a trois défenseurs centraux, et on ne joue qu’avec deux. S’il y a un pépin, le troisième pourrait jouer. Beaucoup de sélections partent à sept défenseurs. On s’est demandé s’il fallait doubler les postes de défenseurs centraux en ne gardant qu’une solution pour les latéraux ? Gaël Clichy démontre une forme exceptionnelle. Il est dans une bonne attitude. Avec le titre qu’il a remporté, il est dans une dynamique très positive. Mapou est le dernier à nous avoir rejoint. Il y avait une réflexion et un choix à faire.

« Il nous manque du temps »

Avez-vous demandé à Yoann Gourcuff et Mapou Yanga-Mbiwa de se tenir prêt en cas de pépin ?

On a demandé à ce qu’ils puissent être localisables. Faut-il encore que le joker médical soit dans leur zone de jeu…

Qu’espérez-vous du match face à la Serbie ?

Sur le papier, le match parait plus difficile. La Serbie parait plus armée que l’Islande. Est-ce qu’on arrivera au même score à la mi-temps ? Je ne le souhaite pas. Ces trois matches ont été faits pour mettre à niveau l’équipe, pour être prêt le 11 juin. Quel que soit l’adversaire, on a prévu des choses et on va le faire. Il y aura beaucoup de changements.

Quel visage allez-vous montrer contre l’Angleterre ?

Je n’en sais rien. J’espère qu’on va être dans la possibilité de gagner ce match. Depuis 2006, on n’a pas gagné un match en phases finales. On est arrivés après un évènement footballistique qui n’était pas satisfaisant puisque l’équipe de France ne s’est pas qualifiée pour la deuxième phase du Mondial. Il s’est aussi passé des évènements extra-sportifs très préjudiciables au niveau de l’image. Il a fallu construire et redonner de la motivation avec un objectif de se qualifier pour l’Euro 2012. On y est arrivés avec beaucoup de mal. On a intégré de nouveaux joueurs et une nouvelle mentalité. Il nous manque du temps, il faut s’adapter et il faudra être fin prêt le 11 juin. Il n’y a pas de recette miracle.

Propos recueillis par Jérôme Sillon et Pierrick Taisne