Blanc : « Je suis inquiet »

Laurent Blanc - -
Laurent, quelle analyse faites-vous des deux derniers matches de l’année disputés par votre équipe ?
Contre les Etats-Unis, on a manqué de percussion. On a souvent fait les mauvais choix. Il y a eu un déchet technique incroyable. Cela a été mieux qu’en Bosnie, car en première période, on avait touché le fond. On avait manqué de confiance, de personnalité, de maîtrise technique.
Quels sont les bons et mauvais points ?
On a un projet de jeu qui est peut-être très intéressant, mais peut-être trop ambitieux. On veut partir de derrière. Tout le monde est d’accord avec cette formule mais il faut en avoir la maitrise technique. Si je devais retenir un point positif, c’est que défensivement, on tient à peu près la route malgré l’absence de certains. On est derrière l’Italie la deuxième meilleure défense des éliminatoires. Mais offensivement, on doit faire beaucoup mieux.
Etes-vous inquiet par la qualité de jeu affichée par votre équipe ?
Oui, je suis inquiet. Parce qu’on n’arrive pas à mettre en place ce qu’on veut faire. Mais je suis aussi optimiste. Je me dis qu’avec du temps, le retour des joueurs blessés et l’émergence d’autres joueurs, on sera plus apte sur le plan offensif ce que l’on veut mettre en place.
Qu’est-ce qui vous perturbe le plus ?
Sur l’analyse des deux matches, ma préoccupation concerne le secteur offensif. Avec les joueurs que nous possédons, nous devons faire mieux… Je suis déçu. Contre les Etats-Unis, la construction de jeu n’a pas été excellente mais on a eu des situations devant le but où on aurait pu faire de meilleurs choix, et on ne l’a pas fait. Ce sont des joueurs qui ont beaucoup d’expérience, qui jouent dans des clubs de grand niveau.
Malgré cela, estimez-vous que votre équipe est en progrès ?
Oui. Ça peut vous faire sourire. S’il y a quinze mois, on m’avait dit qu’on se qualifierait pour l’Euro… on l’a fait. Si on m’avait dit que toute l’année 2011, on ne connaîtrait pas la défaite, avec des matches contre l’Angleterre et le Brésil… on l’a fait. Quand les résultats ne sont pas mauvais, on débat sur le jeu. Et quand le jeu sera bon et qu’on n’aura pas de résultats, on débattra sur les résultats.
Pourquoi avoir choisi un schéma en 4-4-2 contre les Etats-Unis ?
Je voulais voir Karim (Benzema) associé à un autre joueur, je voulais lui associer un joueur d’espace. Cela n’a pas été convaincant dans la mesure où il faut deux milieux de terrain capables de jouer dans le cœur du jeu, avec l’un d’entre eux susceptible de se transformer en passeur. Ce n’est pas le cas d’Alou Diarra et de Yann M’Vila. Je reviendrai à ce schéma quand j’aurai un joueur capable de jouer au cœur du jeu, aussi bien défensivement qu’offensivement. Vous savez à qui je pense ? Diaby.