Blaquart : « Je ne peux pas ne pas reconnaître ces propos »

François Blaquart - -
François Blaquart, comment réagissez-vous à cette suspension ?
Sur le fond, je ne peux que trouver la décision extrêmement injuste. Mais on peut probablement la considérer logique sur la forme, compte tenu, de part mon statut de DTN, de mon double attachement à la fédération et au ministère. J’attends avec impatience et beaucoup de sérénité les résultats de la commission d’enquête.
Comment avez-vous vécu ces derniers jours ?
C’était difficile, à partir du moment où ce sont des situations qui se sont déroulées il y a extrêmement longtemps, dans une phase de construction d’un projet. C’est une réunion interne, où les gens ont la liberté de parler. Entre les paroles et les conclusions ou les décisions que l’on prend, il y a une énorme différence.
Mediapart vous prête notamment les propos suivants : « On peut baliser, en non-dit, sur une espèce de quota. Mais il ne faut pas que ce soit dit. Ça reste vraiment que de l'action propre. Bon voilà, on fait attention. On a les listes, à un moment donné... »
Il faut les remettre dans leur contexte. On est dans un système statutaire, et pas dans un système de race ou d’ethnie. L’amalgame qui a été fait avec l’idée de quotas ethniques extrêmement graves n’a rien à voir. On a fait le constat qu’il y avait beaucoup de joueurs binationaux, qui participaient à l’ensemble de l’activité des sélections. Pour assurer un bon continuum sur un projet de jeu que l’on souhaite avoir sur l’ensemble de nos sélections, il fallait qu’on puisse maîtriser la gestion de ces joueurs, qui sont susceptibles de nous quitter. Ça s’arrête là. Il n’y a pas d’amalgame à faire et ça n’a rien à voir avec la couleur de peau ou l’origine des gens, parce que dans ce type de joueurs, il y a des joueurs originaires d’autres pays que des pays africains. Par exemple, il y a des gens originaire des pays de l’Est. Je peux vous citer le cas d’Obraniak (qui joue avec la sélection polonaise, ndlr).
Reconnaissez-vous les propos qui vous sont prêtés ?
Je ne peux pas ne pas reconnaître ces propos. Aucun de nous… Mais ils ont été faits en interne. Il est évident que le langage utilisé, quand il est public, n’est pas tout à fait le même. Mais il faut de toute façon le resituer dans un contexte uniquement lié au cas des bi-nationalités dans les sélections nationales. Ça s’arrête là.
Les méthodes de Mediapart vous choquent-elles ?
Ça pose des problèmes éthiques extrêmement importants. Aujourd’hui, toute discussion à un minimum de deux ou trois personnes peut porter à conséquence. C’est effectivement très inquiétant. Il y a probablement la volonté de nuire.