Bleus : Benzema et Giroud, ça peut marcher !

Blaise Matuidi, Karim Benzema et Olivier Giroud - -
Parfois, la persévérance a du bon. Surtout lors d’un soir d’été, tout en chaleur, propice à un déluge de buts et non de pluie, comme ce fut le cas à Lille dimanche sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy, entre la France et la Jamaïque (8-0). Pour la cinquième fois depuis sa prise de fonctions comme sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps a tenté d’associer d’entrée Olivier Giroud, titulaire lors des deux premiers matches de préparation et dans une forme éclatante, à Karim Benzema, tout récent champion d’Europe avec le Real Madrid et de retour comme titulaire. Contre l’Uruguay, la Biélorussie et le Japon, l’addition des talents n’avait pas été une franche réussite. Dimanche soir, face à la Jamaïque, elle a plutôt bien fonctionné.
Bien évidemment, cette association, hyper-mobile à Lille, avec tantôt un Benzema à gauche d’un trident offensif dont Giroud était la pointe, et tantôt à côté du Gunner, avec Valbuena derrière le duo, demande à être revu. Face à des « Reggae Boyz » débordés à chaque accélération tricolore, le pari résolument offensif de Didier Deschamps a fonctionné à merveille.
Qu’en sera-t-il face au Honduras le 15 juin ? Contre la Suisse ou encore devant l’Equateur ? Mais avant de la soumettre à moult interrogations, force est de constater que Didier Deschamps ne s’est pas trompé. « L’idée est d’associer ces qualités-là (celles de Giroud et de Benzema, ndlr), sans trop en donner à l’un et tout donner à l’autre », confiait le sélectionneur à la veille du match. Autrement dit, faire en sorte que Giroud et Benzema ne se marchent pas sur les pieds et n’évoluent pas dans le même registre, se cantonnant donc d’évoluer dans le leur. Ce qui s’est exactement passé lors de cette dernière répétition avant la Coupe du monde.
« On focalise un peu trop sur la relation Karim-Olivier »
Giroud a joué avec brio les remiseurs en chef, tandis que Benzema, lui, par ses courses et sa disponibilité, a offert du mouvement et des solutions à ses partenaires. Les deux ne s’apprécient pas, dit-on ? A défaut d’une complicité naturelle, les deux joueurs se sont cherchés… ou plutôt Benzema a cherché Giroud. Et l’a trouvé deux fois. Le Gunner a d’abord perdu son duel avec Barrett (40e), avant de transformer l’offrande dix grosses minutes plus tard (53e). La première passe décisive entre les deux attaquants de l’équipe de France.
Une bonne nouvelle pour Didier Deschamps. « Ils peuvent faire mieux encore, a tout de même estimé le sélectionneur dans un sourire après la rencontre. Je voulais les revoir ensemble. On focalise un peu trop sur la relation Karim-Olivier mais il y a Mathieu (Valbuena) et le milieu aussi. C’est une question d’animation. C’est vrai que face à une équipe très regroupée, il y a eu beaucoup de mobilité, de déplacements et de relations entre les trois de devant et ceux du milieu. Ça peut marcher. Ça dépend des joueurs et de leurs dispositions. Aujourd’hui, Karim et Olivier sont dans une excellente condition physique. »
« DD » a ainsi dû apprécier le comportement altruiste et enthousiaste de Karim Benzema. Erigé en nouveau leader offensif des Bleus, par son statut de joueur de classe mondiale et par l’absence, surtout, de Franck Ribéry, le Madrilène n’en a pas fait trop… et a très bien fait ce qu’il a entrepris. Il s’est aussi empressé de taper dans la main du Gunner à sa sortie du terrain. C’est aussi, certainement, grâce à ce genre de comportement que l’entente Giroud-Benzema pourra évoluer favorablement au Brésil, dans une semaine.
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