D. Cissé, c'est Terminator !

L'hécatombe de blessures chez les Bleus (Benzema, Ribéry, Abidal, Gameiro, Matuidi, Koscielny…) a poussé Laurent Blanc à appeler deux joueurs en renfort pour affronter l'Albanie et la Bosnie-Herzégovine : Jérémy Mathieu, le latéral de Valence. Et Djibril Cissé, l'attaquant de la Lazio, qui fait son grand retour chez les Bleus. Inoxydable.

Il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour laisser éclater sa joie. Quelques instants à peine après l’annonce de sa sélection, Djibril Cissé postait déjà sur son compte Twitter. « Hé les amis, aujourd’hui est un grand jour pour moi. J’ai été appelé en équipe nationale. » Un appel logique, compte tenu des forfaits de Karim Benzema et de Kevin Gameiro pour les matches éliminatoires de l’Euro 2012 contre l’Albanie et la Bosnie (bien qu’une chance de voir le Parisien défier la bande à Pjanic subsiste). Un appel logique, toujours, vu les prouesses de Cissé depuis son arrivée en Italie (8 matches toutes compétitions confondues, 4 buts et 2 passes décisives). Autant dire que c’est un joueur en forme qu’a rappelé Laurent Blanc. Mais surtout un joueur motivé.

« Je suis déterminé à faire du bon boulot », lâchait le natif d’Arles (30 ans) après son premier but en Serie A, contre le Milan AC. Et à ne pas abandonner l’idée d’un retour en Bleu, convaincu « qu’avec du travail », cela finirait par payer. Lui qui n’a fait qu’entretenir avec l’équipe de France une relation épisodique n’a jamais renoncé au maillot frappé du coq. Mondial 2002 ? Des débuts contrariés dans une équipe à la dérive. Euro 2004 ? Une suspension internationale avec les Espoirs le prive du rendez-vous. Mondial 2006 ? Une double fracture tibia-péroné, à la jambe droite et non la gauche comme cela avait été le cas un an et demi plus tôt avec Liverpool, le prive du voyage allemand. Euro 2008 ? Un doublé de Bafétimbi Gomis en amical de préparation lui ferme la porte au nez. Mondial 2010 ? Il est de la farce de Knysna et du dernier match face à l’Afrique du Sud (1-2). D’autres auraient sûrement renoncé. Mais c’est mal connaître le bonhomme.

« Un truc à finir avec les Bleus »

« Il a une grande force de caractère, rappelle Rolland Courbis. C’est un joueur intéressant sur et en dehors du terrain. Compte tenu des nombreuses blessures et de ses performances, je pense que c’est mérité. Et n’oublions pas que partout où il est passé, il a démontré ses qualités d’attaquant. » En Grèce notamment, qu’il avait rejoint il y a deux ans à la stupeur générale. Avec le Panathinaïkos, Cissé réalise le doublé Coupe-Championnat et truste le titre de meilleur buteur du pays. De quoi attirer les convoitises, même les plus folles. « Le champion de Chine, Guangzhou Evergrande, m'offrait près de 20 millions d'euros pour deux ans et demi de contrat, confiait ce mardi Cissé à France Football. Mais le sportif prime encore pour moi. En plus, j'ai un truc à finir... Je me sens plus fort qu'avant, mentalement et physiquement. Je veux que les gens le voient sous le maillot bleu. Le jour où j'arrêterai le foot, on pourra dire que je suis mort pour l'équipe de France. Pas avant ! » Cissé n’aura pas besoin d’en arriver là. C’est contre l’Albanie, ce vendredi et la Bosnie, mardi prochain, que le peuple bleu l’attend.