Deschamps sera intraitable

Didier Deschamps - -
« Plus le droit à l’erreur ». Lundi, lors de son discours d’investiture au poste de sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps s’est montré on ne peut plus ferme au moment d’évoquer le futur comportement de ses joueurs. S’il n’a pas souhaité s’étendre sur l’attitude des Bleus lors de l’Euro en Ukraine, qui s’est achevé sur un quart de finale et de nouvelles polémiques, ‘‘DD’’ a annoncé qu’il définirait « un cadre » dans lequel « la notion de groupe et l’état d’esprit seront importants ». « J’espère ardemment qu’ils (les joueurs) respecteront ça. Je suis quelqu’un d’assez exigeant. Si un joueur va à l’encontre de ce cadre-là, mon rôle sera de le sanctionner, de le sélectionner ou pas ».
Des paroles qui tranchent avec celles prononcées par Laurent Blanc en 2010 au lendemain du fiasco de Knysna. Alors que les Bleus avaient boycotté l’entraînement, échouant ensuite dès le premier tour de la Coupe du monde sud-africaine, sans gagner un match, le Président, appelé à succéder à Raymond Domenech, s’était montré beaucoup plus clément, demandant même des peines réduites contre les mutins. Cette fois, point de compassion pour les joueurs. Et notamment Samir Nasri, Yann M’vila, Jérémy Ménez et Hatem Ben Arfa, convoqués par la commission de discipline après différents écarts tout au long de l’Euro.
« L’objectif collectif doit être prioritaire »
En accord avec son président Noël Le Graët, ‘‘DD’’ se rangera à la décision de la commission de discipline qui devrait être rendue après le 27 juillet (date à laquelle les quatre contrevenants seront reçus à la Fédération). « Cela me permettra d’avoir une réflexion approfondie. Je ferai des choix », a affirmé Deschamps, qui avait déjà dû composer avec le fort caractère de Ben Arfa à l’OM. Le champion du monde 98 a rappelé « le devoir d’exemplarité » des internationaux français qui, compte tenu des précédents en Afrique du Sud et en Ukraine, « ne peuvent plus se permettre le moindre écart ».
« A eux de comprendre qu’être un international français, c’est magnifique et que même si c’est la centième sélection, ça doit être un privilège.L'objectif collectif doit être prioritaire. Si l'objectif individuel passe au premier plan, ce n'est pas possible.» Deschamps se veut le garant du bon état d’esprit de son groupe, « cela fait partie de mon travail », en espérant voir à l’avenir de l’envie et de la détermination, valeurs qui ont fait défaut à l’équipe de Laurent Blanc lors du dernier Euro. « En terme d’investissement personnel, tout le monde sera logé à la même enseigne », prévient l’ancien entraîneur de l’OM, qui a néanmoins tenu à saluer le travail de son ami. En préambule de la conférence de presse lundi, ‘‘DD’’ avait assuré s’inscrire dans la continuité de Blanc. La rupture est pourtant déjà de mise, au moins dans le ton.