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Djorkaeff : « J'ai confiance dans cette équipe »

Youri Djorkaeff

Youri Djorkaeff - -

Invité exceptionnel de Luis Attaque ce mardi, Youri Djorkaeff s'est penché sur l'actualité du football. Du PSG en passant par les diplômes de manager de Zidane, l'ancien international (82 sélections, 28 buts), n'occulte rien et pas les deux matches éliminatoires des Bleus, qu'ils voient se qualifier pour l’Euro 2012.

Youri, en tant qu'ancien joueur et supporter du club, vous devez suivre les résultats du Paris Saint-Germain. Pensez-vous, comme beaucoup, que le PSG sera champion en fin de saison ?

Il y a encore du travail. Il ne faut pas oublier qu’il y avait cinq absents de marque à Lyon. Paris n’a pas encore trouvé son fonds de jeu. Mais ils sont ultra-réalistes. Quand cette équipe aura trouvé un style et une solidité défensive, elle sera imbattable. Pour l’instant, ce n’est pas le cas.

Et que répondez-vous à ceux qui commencent déjà à comparer Javier Pastore à Zinedine Zidane ?

Je ne pense pas qu’on puisse les comparer. Pastore joue plus haut que Zidane. C’est plus un joueur de rupture. Ce que j’aime chez lui, c’est sa capacité à jouer tout de suite vers l’avant et sa facilité à éliminer l’adversaire et à aller très vite.

A deux matches de la fin des éliminatoires pour l'Euro 2012, la France n'a qu'un point d'avance sur la Bosnie-Herzégovine, qu'elle affrontera mardi, après avoir reçu l'Albanie vendredi. A-t-on le droit d'être inquiet pour les Bleus ?

Un petit peu, oui. On sait que ce ne sont jamais des matches faciles, ces confrontations contre l’Albanie et la Bosnie. Ce sont des matches dans lesquels il ne faut pas faillir. On a encore les cartes en main. Il faudra être costaud, sur le terrain et dans la tête. J’ai confiance dans cette équipe. Même s’il y a des absents, il y a un gros défi à relever et je pense que les Bleus sont capables de le relever.

Karim Benzema, le buteur providentiel de l’équipe de France, sera absent…

C’est sûr, quand on voit ses statistiques en équipe de France, qui sont assez affolantes, ce ne sera pas évident de le remplacer. Gomis fait un très bon début de saison. C’est quelqu’un de pesant, même s’il n’a pas été très heureux contre le PSG. Il se crée des occasions, il est valeureux sur le terrain. Je trouverais très intéressant de démarrer avec lui.

Peut-on s'acheminer vers le même scénario qu’en 1993, où la France avait échoué face à Israël et la Bulgarie ?

Non. C’est complètement différent. En 1993, il n’y avait pas d’absents. On avait l’équipe-type. Il y avait une certaine supériorité chez nous au moment de jouer Israël et la Bulgarie à la maison qui nous a fait perdre la tête. Il y avait, aussi, beaucoup de clans entre les Parisiens et les Marseillais. Le climat n’était pas très sain autour de l’équipe de France. Là, l’effectif est très jeune, il y a un sélectionneur qui communique avec tout le monde. Il y a un groupe qui se construit. Ce serait malheureux qu’on ne se qualifie pas pour l’Euro, car même si les résultats ne sont pas toujours là, on sent, depuis l’échec du dernier Mondial, une envie d’aller de l’avant.

Vous semblez confiant...

Je suis sûr qu’on va se qualifier. On n’a pas le choix. Cette qualification est trop importante. Ces deux matches, c’est exactement ce qu’il faut à cette génération, pour que ces jeunes puissent montrer au public et à eux-mêmes ce qu’ils ont dans le ventre.

Un mot sur vos anciens coéquipiers Willy Sagnol et Marcel Desailly, qui vont entrer dans l'organigramme de la FFF, le premier en tant que gestionnaire des équipes de jeunes et le second comme ambassadeur du football français en Afrique. Avoir des fonctions de ce type ne vous aurait-il pas intéressé ?

On en a parlé avec Noël Le Graët. Il voulait que je me rapproche de la Fédération mais ma vie, en ce moment, est plus aux Etats-Unis qu’en France. Je suis content que Willy ait accepté la mission et Marcel aussi.

Et sur Zidane ? Le voyez-vous, comme il le désire, un jour dans la peau d’un sélectionneur ?

Le fait qu’il se soit rapproché du terrain avec le Real Madrid est très intéressant. Il passe ses diplômes de manager… Sélectionneur ? Je pense qu’il en a les qualités.

Vous pourriez être son adjoint ?

Je l’ai déjà été beaucoup dans le passé (rires). On verra…