Domenech, la prime de la discorde

Le quotidien « Le Monde » affirme ce lundi que Raymond Domenech a bien touché 826 222 euros de prime de qualification pour le Mondial 2010. Une somme déjà démentie par le sélectionneur… mais que la FFF confirme.

Mensonge ou méconnaissance du montant réel de sa prime ? Difficile de se faire un avis tranché sur ce qui a poussé Raymond Domenech à nier le montant de sa prime de qualification à la prochaine Coupe du monde. « C'est loin du compte. Je n'essaye même pas de contredire parce que c'est dans la ligne éditoriale habituelle. C'est un pur mensonge », avait répondu le sélectionneur français, sur « France-Bleu », aux informations de « France Football », qui avançait le chiffre de 862 000 euros.

Or, une somme quasi-similaire de 826 222 euros a été avancée lundi par le quotidien « Le Monde », qui cite les chiffres de la Fédération française de football. Elle se décompose précisément ainsi : 198 000 euros pour 2008-2009 et 328 222 euros pour 2009-2010 de primes de matches, auxquelles s’ajoutent 300 000 euros de droit à l'image pour les deux saisons.

« Raymond Domenech n’a pas menti, assure Jean-Louis Valentin, directeur délégué de la FFF. Il était sur une base annuelle, qui est celle généralement prise. Lorsque vous évaluez les revenus d’un grand patron, d’une vedette de cinéma ou d’un homme politique, il ne vous prend jamais l’idée de le faire sur deux ou trois ans. Il est vrai qu’entre 800 000 et 400 000 euros, il y a une différence assez notoire. Raymond Domenech ne pouvait pas imaginer que les médias allaient se livrer à un cumul sur plusieurs saisons et plusieurs types de revenus. »

Les dirigeants du football français font en outre remarquer que le salaire du patron des Bleus est très loin de celui de ses homologues. « 40 000 euros, c’est ce que gagne un joueur de L2, avance le vice-président de la FFF, Noël Le Graët. C’est sûrement le plus mal payé des sélectionneurs européens de haut niveau. Ce n’est pas un homme de fric. » Domenech est effectivement très loin d’un Fabion Capello, qui émarge à 700 000 euros mensuels. « Si ces sommes font polémique, ajoute Valentin, c’est davantage lié au contexte de la qualification contre l’Irlande que la réalité des choses. » Et au climat de mystère entretenu par leur bénéficiaire ?

La rédaction