Equipe de France : c’est quoi les coiffeurs ?

Les remplaçant des Bleus contre l'Italie en quarts de finale du Mondial 1998 - -
Les coiffeurs resteront sur le banc. Les Bleus quasiment qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde, Didier Deschamps a indiqué ne pas vouloir faire trop de rotations dans son onze de départ contre l’Equateur mercredi (22h). « On a un adversaire qui peut se qualifier et puis, je n’ai jamais fait d’impasse, ce n’est pas maintenant que je vais commencer », a déclaré Didier Deschamps en conférence de presse ce samedi, pas adepte de l'utilisation du mot « coiffeur » pour désigner les remplaçants. Je sais que vous (les journalistes) leur mettez cette étiquette, mais moi, je n’ai pas de « coiffeurs ». »
D’où vient cette expression de « coiffeurs » pour désigner les remplaçants ? Deux origines possibles. La première remonte à 1958. La France dispute le Mondial en Suède, emmenée par son attaquant prolifique Just Fontaine, auteur de 13 buts, soit le record de nombre de buts sur une compétition. Les Bleus terminent troisièmes, n’utilisant que 15 des 22 joueurs à disposition. La légende veut que les sept malchanceux coupaient les cheveux des titulaires afin de s’occuper un peu. L’autre origine – plus plausible – accorde la paternité de cette expression devenue célèbre à Luis Fernandez, membre de la Dream Team RMC SPORT. Le milieu de terrain estimait lors du Mondial 1986 que les remplaçants habitués à « cirer le banc » - autre expression – ne risquaient pas d’altérer leur brushing. Déjà taquin ce Luis, qui n’hésitera pas à laisser Ronaldinho sur le banc du PSG...
Henry et Trezeguet en 1998, Chimbonda et Dhorasso en 2006
Didier Deschamps en connait également un rayon sur le sujet. Avec six points en deux matches, les Bleus étaient déjà qualifiés pour les huitièmes de finale avant d’affronter le Danemark en 1998. « Bien sûr que je m'en rappelle, je n'avais pas joué ! », avoue sourire aux lèvres le sélectionneur, qui ne devrait donc pas imiter son prédécesseur Aimé Jacquet pour affronter les Equatoriens. Mais attention, les coiffeurs n’ont qu’une envie : coiffer les titulaires au sens figuré, c’est-à-dire prendre leur place sur le terrain !
Quoi qu’il advienne, ces coiffeurs ont eu le droit de soulever le trophée au balcon présidentiel du Stade de France, un certain 12 juillet 1998. Thierry Henry et David Trezeguet, minots à l’époque, peuvent en témoigner. Autre coiffeur mélomane : Vincent Candela, qui a fait chanter aux champions du monde le légendaire tube de Gloria Gaynor « I will survive ». Frank Leboeuf, remplaçant tout au long de la compétition, prendra la place de Laurent Blanc (suspendu) en finale du Mondial. Ronaldo en perdra d’ailleurs les quelques cheveux qui lui restent. On se souvient pour d’autres raisons – les Guignols aussi - de la coqueluche de 2006, Pascal Chimbonda, qui était à deux doigts (et une barre transversale) d’être sacré champion du monde. Mais aussi de Vikash Dhorasoo qui plutôt que de coiffer les titulaires, préférait tourner un film sur sa Coupe du monde intitulé « Substitute ». Dommage qu’il ne l’ait pas titré « Coiffeur »…
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