Equipe de France: "Des traîtres", le jugement sévère de Lassana Diarra avec les cadres des Bleus à son époque

"Mon histoire, elle est chaotique." Lassana Diarra (34 sélections) ne le cache pas. Entre lui et l’équipe de France de football, ça n’a pas toujours été le grand amour. Aujourd’hui retraité, l’ancien milieu de terrain de l’OM (2015-2017) et du Paris Saint-Germain (2018-2019) assume tout de cette histoire contrariée avec les Bleus. Exilé en Russie, Diarra avait décrété en 2013 qu’il ne porterait plus jamais le maillot de l’équipe de France, touché à l’époque de ne plus avoir été sollicité après une convocation pour le premier match de l’ère Laurent Blanc, en août 2010.
Diarra a dû attendre cinq ans avant de réapparaître sous le maillot siglé du coq, en 2015 (dernière sélection en mai 2016 contre le Cameroun). "Je n’ai pas tout bien fait", a reconnu Lassana Diarra pour l’émission The Bridge. "C'est important de faire son introspection", a-t-il ajouté aux côtés d’Aurélien Tchouameni et Raphaël Varane. Mais s’il parle volontiers des erreurs qu’il a pu commettre, l’ancien joueur de Chelsea affirme aussi que les tauliers de son époque n’ont pas facilité son intégration.
"Faut nous protéger!"
"Moi je vais te dire un truc on n’est pas là pour dire des blazes. Nous, les grands frères, c’étaient des teu-trés (des traîtres). Aujourd’hui je suis à la retraite, je le dis moi, c’étaient des teu-trés. Quand tu es un peu plus âgé, que c’est chaud, c’est à toi de prendre les patins, d’aller devant. Je pense que nous, en équipe de France, peut-être qu’on leur a fait peur, parce que, quand on est arrivé en équipe de France, on jouait tous dans les grandes équipes."
"En deux piges, il y a eu un renouvellement. Moi, quand j’arrive, je suis à Chelsea. Abou (Diaby) arrive d’Arsenal. Moi, quand j’arrive, j’ai le respect avec Makelele, mais on est en club tous les jours ensemble. Il y a plein de gens que je connais de Londres mais je ne le montre pas parce que je garde ma place de jeune, mais on se connaît. Il y a certains anciens, moi je trouve qu’ils n’ont pas joué leur rôle. Faut nous protéger. La trace qu’a laissée cette génération, elle n’est pas terrible, ce n’est pas normal."