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Equipe de France : les coulisses de l’exploit

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Entre Kiev et le Stade de France, les Bleus ont su trouver les ressources pour renverser l’Ukraine et arracher leur qualification au Mondial. Un week-end durant lequel Deschamps a remobilisé ses joueurs avec l’aide de… Jamel !

Après la débâcle du match aller, vendredi, le Brésil semblait si loin... Balayés par la fougue des Ukrainiens (2-0), les Bleus avaient quitté Kiev la tête basse, presque honteux d’avoir proposé un spectacle aussi triste. « On a pris une bonne claque ce soir-là, ça a été dur à digérer », admet Guy Stéphan, l’entraîneur adjoint. « C’est clair que le retour a été difficile, ça a pas mal discuté dans l’avion », confirme Philippe Tournon, le chef de presse de l’équipe France. Mais l’abattement a vite laissé place à un début de révolte. « Quand les joueurs sont arrivés sur le terrain, samedi pour l’entraînement, ils avaient déjà commencé à relever la tête », assure Tournon.

Une attitude encouragée par le speech offensif et ciblé de Didier Deschamps. « Le discours du coach, le lendemain du match, a été très bon, salue Rio Mavuba. Il nous est rentré dedans, ça fait partie de son boulot. Il a bien fait parce qu’il nous a dit des vérités. » Des vérités qui ont piqué les joueurs dans leur orgueil. « Il a eu les mots justes, forts, qui nous ont sensibilisés, apprécie Mathieu Valbuena. Quelque part, ça nous a touchés ». Tout comme le coup de gueule de Noël Le Graët. En sortant de sa réserve habituelle, le président de la FFF a su remobilisé ses troupes. Et raviver l’étincelle aux côtés de son sélectionneur. « Au fur et à mesure, les causeries ont été de plus en plus dynamiques, les joueurs se sont également pris en charge eux-mêmes », précise Stephan.

Lloris : « Tout le monde a eu son mot à dire »

Conscients d’être en train de passés à côté d’un événement historique, les Bleus se sont parlé entre quatre yeux. Pour mieux vider leurs sacs. « Tout le monde a eu son mot à dire, que ce soient les joueurs d’expérience ou les plus jeunes, explique Hugo Lloris. Chacun s’est exprimé et a pu revendiquer ses envies. » Une envie commune au final. Celle de renverser les statistiques pour s’offrir un séjour inoubliable au Brésil. Une détermination affichée en conférence de presse avec « la rage » d’Olivier Giroud ou le « couteau entre les dents » de Mamadou Sakho. « On en parlait beaucoup à table, témoigne Steve Mandanda. On n’arrivait pas à se dire que l’équipe de France ne serait pas au Mondial. Ça ne pouvait pas se passer. On avait vraiment envie de retourner cette situation. »

Pour achever de les motiver, les Bleus ont reçu la visite de Jamel Debbouze dimanche à Clairefontaine. L’humoriste, venu leur présenter son dernier film « La Marche » (l’histoire vraie de la « Marche des beurs » contre le racisme en 1983), a ému les stars du ballon rond. « Le film nous a rappelé des valeurs qu’on avait peut-être oubliées, reconnait Mavuba. Jamel lui-même nous a tenu un très bon discours. Il nous a rappelé la chance qu’on avait de représenter la France et qu’il y avait beaucoup de gens derrière nous. »

Sakho : « On était remontés à bloc »

Un soutien populaire qui a fini de transcender la bande à Sakho et fait souffler un vent de 1998 sur Saint-Denis. « Quand on a vu le public derrière nous dès l’échauffement, on est rentrés dans le vestiaire remontés à bloc, souffle le défenseur de Liverpool, héros de la soirée. On s’est dit qu’on ne pouvait pas les décevoir. On a senti le peuple français à nos côtés. Déjà dans le car, en allant au stade, les gens nous encourageaient. Toute cette préparation collective a débouché sur cette belle victoire (3-0). » Une victoire construite en un week-end, qui restera gravée dans les mémoires. Pour l’éternité.

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Alexandre Jaquin avec RMC Sport