Equipe de France : les raisons d’une renaissance

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L’impact Deschamps
Indiscutable. Au-delà d’un bilan plus qu’honorable (3 victoires, un nul, une défaite, 7 points sur 9 en qualifications pour le Mondial 2014), la réussite du Basque est avant tout celle d’un sélectionneur respecté, expérimenté et fédérateur. « Sa carrière parle pour lui », souligne Bafé Gomis. C’est aussi celle d’un tacticien confirmé. En Espagne (1-1) et en Italie (2-1), ses choix en cours de match ont fait la différence. « Le coaching est gagnant car le groupe est réceptif », note Grégory Coupet. Pour l’instant, « DD » a réussi là où Blanc a échoué. En se privant d’individualités comme Ben Arfa ou Nasri, il a aussi envoyé un message très clair : l’esprit de groupe primera toujours sur le reste. « Il fait l’unanimité auprès des joueurs », constate Gomis. Pas étonnant. « On sent qu’il y a de la vie dans son équipe, que ça joue », ajoute René Girard, le coach montpelliérain. Quant à la gagne, Deschamps l’a toujours eue en lui. Mais ça, ce n’est pas nouveau.
Une solidarité retrouvée
Une autre conséquence de la méthode Deschamps. « On a beau avoir toutes les qualités du monde, si on n’a pas la bonne mentalité, on n’ira pas loin, avançait « DD » après le succès de son équipe à Parme. Aujourd’hui, cet état d’esprit, on l’a. Gardons-le. » Comme à Madrid, les Bleus ont fait preuve d’une impressionnante solidarité pour venir à bout des vice-champions d’Europe. « Ce résultat confirme la naissance d'une équipe solidaire, qui a du mal à se faire bouger par le champion d'Europe et le vice-champion d'Europe en titre », confirme Jean-Michel Larqué, presque étonné. Impression confirmée de l’intérieur du groupe France par Patrice Evra : « Sur le terrain, on est tous solidaires, même dans la difficulté. On ne lâche rien. On se sacrifie les uns pour les autres. »
L’envie de joueurs « normaux »
Ils s’appellent Capoue, Sissoko, Gonalons, Giroud ou encore Valbuena. D’excellents joueurs, souvent issus de L1, qui se sont davantage affirmés grâce à leur travail, leur abnégation et leur générosité, que leur talent pur. A travers ses listes, Didier Deschamps privilégie clairement ces jeunes internationaux à l’état d’esprit irréprochable et capables de se fondre sans problème dans un groupe. Luis Fernandez ne se trompe pas lorsqu’il déclare : « Ce qui se dégage de cette équipe de France, c’est que les joueurs ont envie. » Ces choix qui mettent en lumière des joueurs « normaux » -pour utiliser une expression à la mode- occasionnent quelques dégâts collatéraux. Hatem Ben Arfa et surtout Samir Nasri, sur lequel a longtemps reposé l’avenir de l’équipe de France, devront être sacrément costauds pour revoir Clairefontaine.