Escalettes : « Insupportable »

La Marseillaise sifflée par le public du stade de France n’a pas laissé insensible le monde du sport et de la politique. Jean–Pierre Escalettes, président de la FFF, a rencontré aujourd’hui Nicolas Sarkozy.

Jean–Pierre Escalettes, vous êtes-vous fait tirer les oreilles par le Président Sarkozy à la suite des événements, hier, au stade de France ?
Absolument pas puisque nous avions pris toutes les précautions. Le cérémonial d’avant match a été exceptionnel. L’imbécilité de 50 000 personnes qui habitent chez nous et qui viennent siffler nos joueurs et notre hymne national est tout simplement insupportable. Les joueurs ont été traumatisés. Thierry Henry m’a dit : « Président, je n’admets pas qu’on me siffle dans mon pays et sur mon terrain. » J’ai beaucoup souffert hier soir. Désormais, on va réfléchir à chaque fois qu’on organise un match amical.

Comment Nicolas Sarkozy a-t-il vécu ces sifflets ?
Très mal, surtout qu’il a pris le match en route. Il ne comprenait pas les sifflets contre les joueurs français dès qu’ils touchaient le ballon. Il y avait immédiatement ce bruit lancinant derrière. Je me mets à la place du Président de la République. Quand vous débarquez au cours d’un match, il est difficile de comprendre ce qui se passe. Je suis aujourd’hui un homme malheureux. Le sport est un vecteur de rassemblement autour d’un terrain de football. Quand ça devient un vecteur de division, c’est à désespérer de notre mission.

Auriez-vous pu arrêter la rencontre ?
On ne peut pas prendre une telle décision sans avoir de garanties sécuritaires. Je ne vais pas lancer 50 000 personnes dans les rues sans que les choses aient été prévues à l’avance. Désormais, tout sera prévu. L’Etat s’y est engagé.

La rédaction