Escalettes : « Je sais que j’ai raison »

Le président de la FFF a évoqué l'après-Coupe du monde. - -
Votre décision d’annoncer le futur sélectionneur de l’Equipe de France avant la Coupe du Monde a suscité beaucoup d’incompréhensions de la part des acteurs du football et du grand public. Ces réactions vous ont-elles fait revoir votre position ?
Je ne suis pas un homme de certitudes mais, là, je sais que j’ai raison. Il y a quand même des gens qui ont compris qu’on ne peut pas nommer un nouveau sélectionneur le 11 juillet alors que la France doit jouer un match capital contre la Biélorussie début septembre et un match amical juste avant. Surtout, on ne peut pas dire à un club professionnel, si jamais le nouveau sélectionneur est sous contrat avec un club pro : « t’as commencé l’entraînement avec un entraîneur et bien il faut que tu t’en trouves un autre très vite car, nous, on te le prend ! » La presse nous assassinerait en disant que la Fédération ne prévoit rien à l’avance donc on prévoit à l’avance.
Les réactions des joueurs comme William Gallas ou Florent Malouda qui estiment que le sélectionneur devrait être nommé après la Coupe du Monde vous ont-elles surpris ?
Non, ça ne m’a pas surpris. Ce sont des réactions de joueurs qui n’ont pas réfléchi au calendrier et à toute la problématique. Malheureusement, je ne verrai pas William Gallas (ndlr : le joueur d’Arsenal est blessé et forfait pour France-Espagne) mais quand je croiserai Florent Malouda, je lui expliquerai.
Jean-Michel Aulas et Gervais Martel notamment pensent que ce n’est pas une bonne décision ?
Ils n’ont pas été convaincus mais ils ont écouté mes explications et pensé que ce n’était pas forcément saugrenu. Si je dis à Jean-Michel Aulas le 12 juillet que je lui prends Claude Puel, il me dira peut être que j’aurais dû y penser avant.
Avez-vous pris cette décision seul ou de manière collégiale ?
J’ai pris cette décision avec des gens qui regardent le calendrier et qui se rendent compte qu’on ne peut pas faire autrement. C’est embêtant, j’aurais préféré ne pas être dans cette situation mais nous y sommes. Après, certains disent qu'il fallait le faire mais ne pas le dire. Ils me font rigoler doucement car je ne vois pas comment on aurait pu garder ça confidentiel.
Existe-t-il une date précise pour annoncer le nouveau sélectionneur ?
Je n’en sais rien. Le dossier évolue lentement. J’ai lu que ça serait annoncé pendant le conseil fédéral du 30 avril. Je n’ai jamais dit ça. Il peut très bien y avoir un conseil fédéral exceptionnel. De toute façon, c’est le conseil fédéral qui décidera. Il n’y pas de calendrier, pas d’échéance. Laissons les choses se faire dans la douceur mais il faudra que ça se fasse. C’est trop important pour que ça se fasse à la dernière minute.
« C'est la dernière de Raymond. Ses objectifs sont ambitieux et je les partage. »
Avez-vous déjà rencontré des candidats ?
Bien sûr que non. On a répondu aux gens en disant qu’on avait pris acte de leur candidature. Si je rencontre quelqu’un, ce sera de façon extrêmement confidentielle, de manière à ce que tout le monde soit au courant dès le lendemain (rires).
Le match amical face à l’Espagne est-il un test avant la Coupe du Monde ?
Comme tous les matchs contre des équipes de ce niveau-là, le match de mercredi est un match important. Nous sommes diminués mais nous voulons prouver qu’il y a un bon réservoir en équipe de France. Les gens qui ont été appelés ou rappelés par Raymond Domenech sont des gens qui peuvent prétendre aller en Afrique du Sud. Ils n’iront pas tous mais face à un adversaire valeureux, ils ont l’occasion de montrer leurs qualités.
Quel est votre objectif pour la Coupe du Monde ?
J’ai mon idée mais je ne la dirai pas. D’abord, je déteste mettre la pression avant. C’est la dernière Coupe du Monde de Raymond. Ses objectifs sont ambitieux et je les partage.
A quoi va ressembler l’avenir de Raymond Domenech ?
Il va réintégrer la Direction technique nationale. Sauf, s’il ne le veut pas. Il est majeur et vacciné. S’il dit : « je reste », il ira voir le directeur technique national pour voir comment ils peuvent travailler ensemble. S’il veut partir, il s’en ira mais je pense qu’il restera à la direction technique nationale.
Regrettez-vous d’avoir dévoiler une liste d’entraîneurs susceptibles de reprendre l’équipe de France ?
L’histoire des noms, ça fait partie des choses qui m’énervent. Prenez une feuille de papier et mettez-moi dix noms d’entraîneurs français. Je suis sûr qu’il y aura huit ou neuf noms communs avec notre liste. Il n’y a pas de long list ou de short list. Vous avez souhaité des noms, j’ai simplement dit s’ils figuraient ou non sur notre liste. Je n’ai jamais dit qu’il y avait un numéro un, deux ou trois.