Escudé : « Un coup de poignard »

Peu à son avantage lors des ses dernières prestations sous le maillot bleu, le défenseur sévillan s'était préparé à ne pas être appelé par Raymond Domenech. - -
Julien Escudé, avec une qualification en Ligue des champions et une victoire en Coupe du roi, le FC Séville termine sa saison sur une belle note…
On a fini en trombe. D’abord en reportant ce match à Almeria à la 94e minute pour se qualifier pour la Ligue des champions. Puis quatre jours plus tard, on remporte cette finale de la Coupe du Roi qui nous tenait à cœur, face à l’Atletico Madrid (2-0) qui venait de remporter la Ligue Europa. La coupe est pleine après une saison difficile. On a rempli nos objectifs.
Mais sur un plan personnel, vous n’avez pas été retenu dans le groupe français pour la Coupe du monde. Avez-vous digéré la déception ?
J’y pense forcément en regardant la presse ou la télévision. Je me dis que je vais passer à côté d’un moment magique. Je m’y étais préparé depuis un bout de temps. J’ai toujours fait des choix de carrière pour m’amener jusqu’à cette équipe de France. Une fois entrée dedans, le but était de disputer de grandes compétitions internationales. Il y a eu une mauvaise passe avec une blessure avant le championnat d’Europe 2008. Pendant deux ans, j’ai travaillé à fond pour être performant en club. J’ai fait une saison pleine. J’étais bien physiquement et je croisais les doigts. Malheureusement, le sélectionneur en a décidé autrement.
« Je vivrai d’autres grands moments »
Vous a-t-il téléphoné pour vous informer de sa décision ?
Non.
Cela vous a-t-il déçu ?
C’est difficile pour un sélectionneur d’appeler chaque joueur et de trouver des arguments pour expliquer qu’on n’est pas convoqué. Il fait des choix pour trouver la meilleure sélection possible et les assume à 100%. Il a assumé quand il m’a pris ou quand il m’a fait rejouer après des moments difficiles. Ça fait partie de son rôle et je ne suis pas là à attendre des explications. C’est vrai que ça a été un coup de poignard parce que j’y croyais. Mais on n’appartient jamais à l’équipe de France. Il faut cesse prouver pour la mériter.
Vous étiez pourtant un homme de base de Raymond Domenech…
Je ne veux pas dire ça. Je faisais partie du groupe. Les matchs que j’ai joués ont souvent été difficiles. On n’a pas gagné souvent. Or, le très haut niveau passe par des grosses performances et, pour le sélectionneur, je n’ai pas réussi à concrétiser tout ça. D’autres sont arrivés au dernier moment. C’est la règle du jeu. Je ne vais pas me mettre à cracher dans la soupe. Je vivrai d’autres grands moments. »