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Evra : « Je veux être une solution, pas un problème »

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De retour chez les Bleus depuis sa suspension de cinq matches après la Coupe du monde, le défenseur de Manchester United s’est exprimé ce mercredi à Clairefontaine à deux jours d’un match qualificatif pour l’Euro 2012 au Luxembourg. L’ancien capitaine veut « tourner la page ».

Patrice Evra, pensez-vous que vous devez votre présence à l’absence d’Eric Abidal ou à vos performances ?

Avant toute chose, j’ai eu des nouvelles d’‘‘Abi’’, l’opération s’est bien passée. Comme quoi il y a des choses bien plus graves que le foot. Par tous les chemins, je veux être dans cette équipe. Le principal est que je sois là et que je fasse mon boulot (NDLR : en préambule de son interview, Patrice Evra a précisé : « J’ai envie de tourner la page. J’ai envie d’être une solution pour cette nouvelle génération, mais pas un problème. »)

Avez-vous un statut particulier dans cette équipe ?

Non, je reviens en équipe de France pour être performant et gagner quelque chose avec mon pays. Je reviens avec une envie certaine. Quand j’étais suspendu, je ne faisais que le métier à 50%.

Avez-vous eu peur de ne pas être rappelé ?

Non car j’étais confiant en mes qualités. Je sais ce qu’il s’est passé. Je suis fier d’avoir été capitaine. J’étais en paix avec moi-même. Je savais que je devais faire mes preuves sur le terrain. J’ai été sélectionné sur mes performances sportives. J’essaye de tourner la page. Je vais faire ce que je sais faire : aller de l’avant et continuer à avancer pour écrire une histoire que j’espère meilleure que la précédente.

Avez-vous des regrets ?

Bien sûr qu’on regrette. On l’a tout de suite dit (NDLR : toujours en préambule de son interview, Patrice Evra a dit : « Concernant les excuses, certains ont la mémoire courte puisque je suis le premier à m’être excusé après le match contre l’Afrique du Sud. Je suis le premier à avoir dit qu’il fallait renoncer aux primes. »)

Avez-vous peur de l’accueil du public ?

Dans un stade, c’est comme une arène. Il y aura toujours quelques sifflets. Je suis un peu décalé car je ne lis pas les journaux et je ne regarde pas la télé. Mais je me souviens m’être promené à Paris et m’être assis en terrasse. Je n’ai eu que des messages de soutien.

Qu’avez-vous dit à Laurent Blanc ?

Laurent Blanc est quelqu’un de franc. J’ai eu une belle discussion avec lui. Maintenant, c’est sur le terrain qu’il faut être efficace.

Ce groupe a rajeuni, cela change-t-il quelque chose dans votre retour ?

Je vois une équipe qui a envie de redorer le blason de l’équipe de France. Pour moi ce n’est pas un problème. Je vais essayer de faire mon boulot comme je sais le faire. On va dire qu’au début, je serai plus concentré sur moi et ce que je dois faire. Après, c’est plus naturel car je suis quelqu’un qui va vers les autres.

Trouvez-vous injuste d’avoir été sanctionné de cinq matches ?

Oui et non. C’est juste car à la fin de la Coupe du monde, je m’y attendais. J’ai dit aux joueurs de partir tranquillement en vacances car s’il y a avait une tête à couper, c’était la mienne : j’étais le capitaine. Injuste car certaines personnes ont dit que j’étais un meneur, ce qui était faux. Et même dans le rapport de la commission de discipline, j’ai été sanctionné comme capitaine et non comme meneur. Mais je ne suis pas dans la colère. J’ai fait appel, j’ai dit ce que j’avais à dire. Ils ont compris qui j’étais mais ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas faire autrement.