Fin de série pour les Bleus

Samir Nasri - -
Un parfum de 1998 flottait mardi soir au dessus du Stade de France. Treize ans après, l’enceinte dionysienne avait encore la tête à cette demi-finale historique et à ce doublé improbable de Lilian Thuram. L’accolade sympathique entre Laurent Blanc et Slaven Bilic avant le coup d’envoi a rappelé des souvenirs…Forcément, la version 2011 de France-Croatie (le cinquième de l’Histoire) s’annonçait moins glamour. Mais pas dépourvue d’enjeu. Quatre jours après une rencontre soporifique au Luxembourg (0-2), les Bleus avaient à cœur de briller lors de ce match amical. Pour prolonger leur série de six victoires consécutives, mais aussi pour montrer un visage plus séduisant à leur public.
Face à une équipe plutôt joueuse, Laurent Blanc avait choisi de faire tourner un peu son effectif. L’occasion pour Réveillère, Clichy, A. Diarra, Matuidi et Menez de se mettre en évidence. Et d’étrenner le nouveau maillot extérieur de l’équipe de France. Une marinière qui n’a pas réellement inspiré les Bleus. Dans la lignée de leur dernière copie, les partenaires de Karim Benzema, touché à la cuisse gauche et sorti sur blessure (75e), ont eu beaucoup de mal à se trouver en attaque. A l’image d’un Florent Malouda une fois de plus décevant, les offensives françaises ont manqué d’impact. Malgré la vivacité de Menez, ces Bleus incapables de marquer se sont fait peur. Mais Hugo Lloris a évité le pire face à Perisic (42e) et Petric (79e). « Il faut améliorer les transmissions et les contrôles dans les petits espaces. C’est là que se fait la différence offensivement », glissait Malouda à la mi-temps. En vain.
Blanc : « Pas un match à sauter au plafond »
Les attaquants ont manqué d’inspiration jusqu’au bout, à l’instar de Loic Rémy seul face à Stipe Pletikosa (84e). L’autre frisson est d’ailleurs venu d’un défenseur. Mais le superbe déboulé d’Adil Rami, blessé aux cervicales et sorti sur civière en fin de match, a terminé sur le poteau (68e). L’entrée en jeu de Franck Ribéry (59e), à la fois sifflé et encouragé, a tout de même amené un peu de dynamisme. Mais pas assez pour faire plier les coéquipiers de Luka Modric, plutôt discret ce mardi. Avant cette rencontre, la France avait toujours gagné et marqué au moins deux buts face à la Croatie. Cette fois, les Bleus se contenteront du nul (0-0), le premier de l’ère Blanc. « Il y avait pas mal d’intensité, de rythme, estime Lloris. Il y a eu des occasions de part et d’autre. Le match nul est logique, même si on aurait aimé gagner devant nos supporters. Il y a pas mal de choses à améliorer. Mais il y a eu aussi des points positifs. »
Un discours repris en chœur par ses coéquipiers. « On n'a pas pris de but. On n’a pas marqué non plus, mais on ne perd pas, résume Réveillère. C’est le plus important. On poursuit sur notre dynamique. » Laurent Blanc lui-même préfère voir le bon côté des choses. En apportant tout de même quelques nuances. « Dans le contenu, les joueurs ont livré un autre match qu’au Luxembourg, remarque le sélectionneur. Vous me direz, ce n’était pas tellement difficile. Moi, j’ai pris du plaisir à voir ce match. Il y a des choses à améliorer, bien sûr. Il y a eu beaucoup de déchet technique. Mais il y a eu des occasions des deux côtés. Il y aurait pu y avoir des buts. C’était assez plaisant même si ce n’était pas un match à sauter au plafond. » Sans avoir fait rêver les foules, les Bleus restent invaincus depuis sept matches. Mais leur prestation n’est pas de nature à rassurer à deux mois d’un déplacement périlleux à Minsk face à la Biélorussie (le 3 juin) en éliminatoires de l’Euro 2012.