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France-Espagne : Benzema, un tunnel sans fin ?

Karim Benzema

Karim Benzema - -

Avec une 11e rencontre de rang sans trouver le chemin des filets en équipe de France, Karim Benzema n’a pas arrangé son cas face à l’Espagne ce mardi (0-1). Mais si le public français ne cache plus son mécontentement, l’attaquant conserve encore quelques soutiens.

Et 83 de plus. Portant son total à 1012 minutes sans marquer. Tout pétri de talent qu’il est, Karim Benzema est sorti sous les sifflets du Stade de France après une nouvelle rencontre sans éclat, cristallisant encore un peu plus le débat sur son statut d’intouchable chez les Bleus. « Je ne vais pas dire que je me fous des sifflets, explique-t-il. Il y a des gens qui n’ont que ça à faire. Moi, je pense à l’équipe. » Dans un match comme celui-ci, à la pointe d’une équipe de France privée de munitions par la maîtrise espagnole, il n’a certes pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Mais le ras-le-bol est bien là, autour de cette interminable disette et sa valeur ajoutée de plus en plus douteuse sous la tunique nationale.

Les « Giroud, Giroud » scandés par le public dionysien en cours de match en attestent. Sur ce match pourtant, l’attaquant madrilène ne mérite pas d’être (excessivement) blâmé. En guise d’occasions ? Des miettes. Il y avait forcément mieux à faire que des frappes dans les nuages sur les deux bons services de Jallet (14e, 56e), mais marquer aurait été un petit exploit. « C’est une période qui arrive, elle est longue, concède Karim Benzema. Je travaille pour réussir à marquer. J’espère que ça va venir bientôt. » Le buteur, pour ceux qui voudront bien le qualifier comme tel, a simplement usé jusqu’à la corde le capital confiance dont il a longtemps bénéficié auprès des supporters.

Fernandez : « Il s’est beaucoup investi »

Luis Fernandez en appelle pourtant, encore un peu, à l’indulgence : « Même s’il n’est pas en réussite, j’ai vu ce soir un Karim Benzema présent, qui s’est beaucoup investi. Il a essayé de peser et d’amener quelque chose. » En bon défenseur, Franck Leboeuf prolonge la plaidoirie : « Qu’il ne marque pas, c’est vrai que c’est un problème. N’oublions pas quand même que l’avant-centre est un finisseur, il faut donc qu’il soit servi. Ce soir, on ne le sent pas aidé pour se créer des occasions. C’est épineux, je comprends l’impatience des supporters, mais il faut peut-être aller plus loin dans l’analyse. »

« Il faut arrêter, tonne pour sa part Vikash Dhorasoo. C’est toujours lui le meilleur attaquant, il doit jouer. Giroud, il ne serait même pas remplaçant au Real. » Didier Deschamps aura jusqu’au 6 septembre, date du prochain match des éliminatoires, en Géorgie, pour se forger une opinion. Seule certitude, il ne devra pas se tromper pour espérer coiffer l’Espagne, désormais première du groupe I avec un point d’avance. Dans cette optique, les expérimentations en amical face à l’Uruguay et le Brésil, les 5 et 9 juin prochain, pourraient se révéler précieuses…

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Alexis Toledano