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France-Japon : Les Bleus se font hara-kiri

Karim Benzema

Karim Benzema - -

Dominatrice mais stérile et maladroite devant le but, la France a concédé sa première défaite de l’ère Deschamps face au Japon ce vendredi, en amical (0-1). Au pire moment, à quatre jours de son choc face à l’Espagne et sans se rassurer véritablement, offensivement comme défensivement.

A quatre jours du choc contre l’Espagne, à Madrid, pour le compte des éliminatoires du Mondial 2014, ce France-Japon sentait la large revue d’effectif, le tâtonnement tactique et la recherche légitime d’automatismes avant de croiser le fer avec l’épouvantail du groupe I. Pas forcément le festival de buts ou le spectacle pyrotechnique. Et encore moins le scénario catastrophe. Mais c’est pourtant bien une claque que les Bleus ont pris vendredi soir au Stade de France. Dominateurs stériles pendant plus d’une heure (25 tirs !), les hommes de Didier Deschamps se sont fait cueillir à froid dans le money time (Kagawa, 88e) par des Japonais disciplinés derrière car bien articulés autour de leur portier Eiji Kawashima. Des Japonais contre qui ils n'avaient jamais perdu.

Il s’agit bien là de mettre en avant le dernier rempart des Samurai Blue. Si le hold-up a été possible pour les hommes d’Alberto Zaccheroni, c’est en très grande partie grâce à lui. Qui repousse un coup-franc précis de Benzema en première période (39e) ? Lui. Qui s’interpose sur une frappe un peu écrasée de Ribéry ? (74e) Encore lui. Qui écœure Gomis, entré à un quart d’heure de la fin à la place de Chantôme, blessé et timoré pour sa première sélection ? Toujours lui. Dans ces conditions, difficile pour le camp français de faire la différence. Encore plus lorsque les animateurs tricolores peinent à faire les bons choix, à accélérer le jeu à bon escient et à faire preuve de plus de détermination devant le but.

Lloris peu rassurant

Tout aurait pu bien se passer pour les Français s’ils avaient concrétisé leurs nombreuses occasions. Et si les Japonais n’avaient pas décidé d’accélérer, eux, au bon moment, lorsque la fatigue et le coup de mou se sont fait sentir dans le camp tricolore. Et si la défense française, si propre devant le pauvre Havenaar, complètement esseulé, n’avait pas craquée sur un contre rondement mené en fin de rencontre. Le danger pointait déjà depuis longtemps de toute façon. Depuis cette parade manquée de Lloris sur un coup franc de Nakamura (55e), le portier rappelant alors les doutes liés à son faible temps de jeu avec Tottenham. Les Bleus, en concédant leur première défaite sous lère Deschamps, ne se sont pas donc pas forcément rassurés sur leur point fort, quatre jours avant leur périple ibérique. Et ils ont accentué leur point faible, surtout, au moment où ils auraient dû, théoriquement, tiré de bons enseignements. Finalement, ce France-Japon aura au moins servi à quelque chose…

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L’Espagne déroule… en toute discrétion|||

C’est presque dans l’indifférence générale que l’Espagne a disposé de la Biélorussie (4-0), pour son deuxième match de qualification au Mondial 2014. Pas retransmise à la télévision et reléguée au second plan par les quotidiens sportifs nationaux, la rencontre a simplement été diffusée en streaming dans quelques bars, notamment à Madrid. En ce jour de fête nationale, les Espagnols avaient visiblement d’autres préoccupations. Ce qui n’a visiblement pas affecté le moins du monde les hommes de Vicente Del Bosque, auteurs d’une prestation remarquable. Sur la pelouse d’une équipe biélorusse bien inoffensive, la Roja a récité son football tout en technique et en mouvement pendant 90 minutes. L’ouverture du score précoce de Jordi Alba (12e) a parfaitement lancé les siens, avant que le festival Pedro, auteur d’un magnifique triplé (21e, 69e, 72e) ne vienne corser l’addition. Les Français sont prévenus, leur futur adversaire est en forme. Et nul doute que l’ambiance que leur réservera le stade Vicente-Calderon de Madrid sera d’un tout autre acabit.

A.D