Génération 87 : comme on se retrouve !

Huit ans après leur titre européen avec les moins de 17 ans, Hatem Ben Arfa, Jérémy Ménez, Karim Benzema et Samir Nasri se retrouvent en équipe de France. Avec la ferme intention de réaliser leur vieux rêve : briller ensemble chez les grands.

Le cliché a quelque peu jauni. Pas leur bouille, rieuse, joyeuse. Celle qui a accompagné chacune de leurs performances cette saison. Celle, surtout, qu’ils arboraient déjà il y a huit ans, le côté poupon en moins, lorsqu’ils remportaient l’Euro des moins de 17 ans. Karim Benzema, Jérémy Ménez, Hatem Ben Arfa et Samir Nasri ont bien grandi depuis. Ces tauliers de la génération 87 ont tous connu des chemins et des fortunes diverses. Une adaptation difficile au Real Madrid pour le premier. De la tension avec son entraîneur pour le deuxième. Un comportement délicat et une inconstance dommageable pour le troisième, incapable de s’imposer sur la durée à Lyon et peu en vue à Marseille. Et enfin un gros transfert pour le dernier.

« On a eu tous des épreuves dans nos carrières qui nous ont forgé, qui nous ont permis d’être plus forts, relève Samir Nasri. Aujourd’hui, on est là, en pleine possession de nos moyens et on espère faire quelque chose de bien tout ensemble. » Aujourd’hui, l’ancien minot marseillais est champion d’Angleterre avec Manchester City. Ménez, qui arrivera ce jeudi à Clairefontaine, le moteur principal de son club de cœur, le PSG. Ben Arfa, le principal créateur de Newcastle. Et Benzema, le numéro 9 attitré du Real Madrid. Une réussite totale, que chacun peut désormais partager avec l’autre, puisque pour la première fois depuis ce fameux Euro, en 2004, ils sont tous réunis à Clairefontaine. « On se raconte des anecdotes de quand on était plus jeunes et tout », confesse Hatem Ben Arfa. Mais pas seulement.

Un rêve devenu réalité

« On espérait jouer tous ensemble chez les A, poursuit Samir Nasri. C’est quelque chose qu'on se disait en Euro de -17 ans. A l’époque, c’était du domaine du rêve. Là, c’est possible, alors… » Alors, tous les rêves sont permis avec cette génération 87 enfin recomposée. « Bien sûr que l’on peut faire quelque chose de beau. On attend beaucoup de nous et j’espère que l’on jouera tous ensemble pour faire un bon Euro », confie Karim Benzema. « Ils ont eu l’avantage de jouer ensemble, rappelle le coach lillois Rudi Garcia. Ils arrivent à un âge où la maturité leur permet d’exprimer leur talent. » Attention toutefois à ne pas reposer tous les rêves de gloire d’une nation sur leurs épaules.

Les intéressés ne veulent pas de ce genre de statut. « Il n’y a pas que nous, il y a tout un groupe », explique Benzema, relayé dans ce sens par Ben Arfa. « L’équipe de France, ce n’est pas non plus que la génération 87 : ce sont des plus anciens, des plus jeunes, c’est un collectif. Mais ça fait plaisir de retrouver des gens avec qui on a grandi en sélection. » Appel à la prudence et à la patience, donc. Après s’être manqués pendant tant d’années, avoir traversé tant d’épreuves, ces Bleus-là comptent bien prendre le temps de savourer. Et confirmer, à leur rythme, leur maturité.

A.D avec S.O, C.G et R.P