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La pression sur toutes les courses: que change la relégation de l'équipe Cofidis, virée du WorldTour jusqu'en 2028?

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Dans la première division du WorldTour depuis 2020, l'équipe Cofidis va être reléguée sportivement à l'échelon inférieur pour la période 2026-2028. La structure nordiste s'expose surtout à des conséquences pour les saisons 2027 et 2028 voire au-delà.

La saison 2025 de cyclisme a rendu son verdict ce dimanche et le miracle n'a pas eu lieu pour Cofidis. Comme attendu depuis plusieurs semaines, la formation française va être reléguée sportivement en deuxième division (ProTeam) pour le cycle 2026-2028. 20e au classement UCI sur la période 2023-2025, la structure nordiste a loupé le coche pour près de 400 points par rapport à la formation norvégienne Uno-X Mobility.

S'il fallait initialement terminer parmi les 18 premières équipes mondiales sur cette période de trois saisons, la fusion annoncée entre Lotto et Intermarché-Wanty a libéré une place en WorldTour, promise donc aux Norvégiens. De son côté, Cofidis a sauvé les meubles pour 2026 mais s'expose à de plus plus grosses conséquences pour 2027 et 2028.

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Cofidis qualifiée automatiquement pour toutes les épreuves World Tour 2026 mais...

Outre la bataille avec Uno-X Mobility, Cofidis a aussi vu l'équipe TotalEnergies dans son rétroviseur ces dernières semaines. Les deux formations françaises se disputaient la troisième place du classement des équipes ProTeams (qui incluaient les équipes WorldTour virtuellement reléguées) en vue de la distribution des invitations automatiques aux épreuves WorldTour pour la saison 2026.

Ce classement était établi sur la base des performances sur l'ensemble de la saison 2025. En jeu: des qualifications d'office pour l'ensemble des courses WorldTour de la saison à venir. Les formations suisses Tudor et Q36.5 ont finalement terminé devant Cofidis, TotalEnergies échouant au pied du podium et dont la présence sur ces courses sera désormais totalement dépendante du bon vouloir des organisateurs.

Mais si Cofidis aura donc accès aux mêmes courses qu'une équipe WorldTour la saison prochaine, elle n'aura pas le luxe de souffler comme les années précédentes. Car le même système se répétera pour 2027 et 2028. En clair, si elle veut continuer à être invitée sur toutes les grosses courses, l'équipe Cofidis devra obligatoirement terminer chaque saison dans le top 3 des équipes ProTeams.

Et si ça n'était pas le cas, les conséquences seraient immédiates. Rien n'obligerait par exemple le Tour d'Italie et le Tour d'Espagne à inviter la formation nordiste, d'autant plus que la préférence nationale joue souvent quand il s'agit d'offrir les deux invitations bonus laissées à la discrétion des organisateurs. Si Cofidis pourra toujours jouer la carte tricolore pour obtenir une invitation sur le Tour de France, qu'elle n'a jamais loupé depuis sa création en 1997, sortir de ce top 3 mettrait l'équipe en grande difficulté sur les courses étrangères. C'est le cas de TotalEnergies, en deuxième division depuis 2015, qui garde son rond de serviette sur la Grande Boucle mais loupe régulièrement d'autres grandes épreuves depuis plusieurs saisons, surtout à l'étranger.

Des conséquences sportives?

Nommé manager de la Cofidis le 1er octobre en remplacement de Cédric Vasseur, Raphaël Jeune avait prévenu que cette descente aurait déjà des conséquences sportives. Pour l'heure, 27 coureurs sont sous contrat pour la saison prochaine. Un 28e devrait suivre avec Hugo Page, en provenance de l'équipe Intermarché-Wanty, selon Ouest-France. "Si on doit être en ProTeam, on est complet", lançait auprès de DirectVelo le nouveau patron à l'entame de la dernière semaine de compétition. On peut donc s'attendre à ce que l'effectif reste à 28 coureurs, contre 30 en 2025. D'autres recrues étaient envisagées en cas de maintien.

À l'avenir, Cofidis pourrait aussi avoir plus de difficulté à effectuer son recrutement, autant pour attirer des grands noms que des jeunes talents courtisés. L'attrait du WorldTour est souvent plus fort, avec un aspect rassurant de savoir que l'équipe participera avec certitude à l'ensemble du calendrier principal pour les trois prochaines saisons.

Pas de retour en World Tour avant 2029

Sponsor historique à la longévité exceptionnelle dans ce milieu, Cofidis s'est engagé plus tôt cette année pour une prolongation de son partenariat-titre jusqu'en 2028. Pourtant durant cette période, et si aucune des 18 équipes WorldTour ne disparaît, la structure ne pourra pas espérer retrouver son statut en première division.

Un maintien parmi les trois meilleures équipes ProTeam est pourtant loin d'être acquis quand on observe la concurrence, et notamment les projets suisses très ambitieux comme Tudor et Q36.5, où évoluent respectivement Julian Alaphilippe et Tom Pidcock. Ces deux formations sont apparues seulement en deuxième division en 2023 et ne cessent depuis de progresser. Elles seront difficiles à déloger en vue de la bataille pour le top 3 ProTeam chaque saison. TotalEnergies pourrait aussi mener la vie dure à Cofidis.

Enfin, pour retrouver une place en WorldTour, il faudra terminer parmi les 18 premières équipes mondiales à l'issue du cycle 2026-2028. Au vu de la concurrence, la tâche s'annonce déjà compliquée pour Cofidis, face aux structures WorldTour existantes et à ces ProTeams comme Tudor et Q36.5. Une affaire d'autant plus difficile pour Cofidis, qui est l'une des seules formations à ne pas posséder une équipe réserve ou affiliée, permettant une meilleure rotation de son effectif sur des épreuves plus secondaires. Charge désormais à Raphaël Jeune d'imposer sa patte et de relancer une maison historique du cyclisme français et international qui n'a jamais semblé aussi en danger.

GL