Gourcuff a la clef

Parfois considéré comme réservé, le milieu de terrain bordelais doit s’affirmer comme un leader technique.

A l’heure où l’équipe de France va jouer une grande partie de son avenir dans cette Coupe du monde face à l’Uruguay, ce vendredi soir (20h30), au Green Point stadium du Cap, Yoann Gourcuff est à la croisée des chemins. Rapidement intronisé comme l’héritier de Michel Platini et Zinédine Zidane, le meneur de jeu bordelais n’a pas encore réussi à exprimer tout son talent chez les Bleus, en dépit de ses débuts fracassants à l’automne 2008 face à la Serbie (2-1) et en Roumanie (2-2). Sa timidité serait en cause. Ses relations avec ses équipiers, notamment les stars de l’équipe, le seraient aussi.

Yoann Gourcuff aurait-il du mal à se faire une place au sein d’un vestiaire à grosses personnalités, comme ce fut déjà le cas au Milan AC ? Lui balaie cette hypothèse et reste braquer obstinément sur le jeu. « Le plus important, c’est de penser le même football, lâchait-il après la défaite face à la Chine (0-1) à la Réunion. Il faut anticiper les passes, créer la surprise et des automatismes pour qu’à chaque situation, on puisse faire la différence en sachant ce que le coéquipier est capable de faire. »

Un palier à franchir

On sait que Franck Ribéry, mais aussi Nicolas Anelka ou Thierry Henry, sont capables de faire des différences à tout moment. Mais ce sera au meneur des Girondins de prendre le jeu à son compte, de donner le La. Ce sera grâce à lui si le collectif de l’équipe de France se hissera, ou pas, à la hauteur de l’événement. Il devra évidemment se faire violence et endosser le large costume du leader technique. C’est la première fois depuis 1966 que les Bleus abordent une phase finale de Coupe du monde sans numéro 10 nominal. C’est l’occasion ou jamais pour Gourcuff d’assumer l’héritage de Zizou.

Marc Ambrosiano à Johannesburg