L’Eldorado anglais a perdu de son éclat

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Il y a deux ans, lors du dernier France-Angleterre (1-0), quatre « Frenchies » étaient présents au coup d’envoi au Stade de France. Mercredi, Florent Malouda, voire Bakary Sagna pourraient bien être les seuls représentants de la Premier League sur la pelouse de Wembley. Véritable eldorado au début des années 2000, le championnat anglais aurait-il perdu de son éclat pour les joueurs français ? « Ces deux dernières années, beaucoup moins de joueurs français ont été transférés en Angleterre », constate Franck Belhassen, agent de joueurs. Cet été, Hatem Ben Arfa, prêté à Newcastle, et Laurent Koscielny, transféré à Arsenal, sont les deux seuls joueurs français de L1 à avoir traversés la Manche.
Plusieurs raisons expliquent la baisse du contingent tricolore chez nos voisins britanniques. D’un point de vue économique, la crise a creusé le déficit de nombreux clubs tel que Liverpool. « Les formations anglaises ont moins de moyens financiers, notamment depuis la renégociation des droits audiovisuels, confirme Belhassen. La fiscalité est aussi devenue moins attractive. » Conséquence directe de cette conjoncture difficile, les clubs anglais font de moins en moins leur marché en L1. « Je pense qu’ils font davantage confiance aux footballeurs anglais, soutient Rolland Courbis. Pour eux, c’est intéressant sur le plan économique mais aussi sportif. »
Courbis : « Les joueurs français sont peut-être moins attractifs »
La Premier League n’a pourtant pas perdu de son intérêt pour les joueurs français : « L’Angleterre respire le foot, soutient Samir Nasri, le meneur d’Arsenal. Ici, ça attaque tout le temps et tous les matches se jouent à guichets fermés. » Seulement voilà, le marché s’est resserré. Franck Belhassen : « Les joueurs français demandent toujours à aller jouer en Angleterre. Le championnat n’a pas perdu de son attractivité, mais il est plus sélectif. Désormais, les quatre ou cinq grosses écuries ne prennent que les top joueurs !» Une réalité qui fait sourire Rolland Courbis. « Ce sont peut-être les Français qui sont moins attractifs », plaisante l’ancien coach de l’OM.
Si Arsenal ou Manchester United attirent toujours nos meilleurs éléments, la Premier League n’a plus le monopole du rêve. D’autres championnats ont la cote : « Beaucoup de joueurs veulent jouer en Allemagne, assure Belhassen. On voit des gros scores tous les week-ends et les stades sont pleins à craquer. » Et si Franck Ribéry avait ouvert une nouvelle voie vingt ans après Eric Cantona…