La peur bleue

Après quatre défaites d’affilée ce qui ne lui était plus arrivé depuis 1937, l’équipe de France doit se ressaisir dans le chaudron de Sarajevo. Histoire de faire oublier surtout la défaite initiale face à la Biélorussie vendredi dernier qui hypothèque déjà la qualification à l’Euro 2012.

Après son humiliante défaite au Stade de France face à la Biélorrusie (1-0), l’équipe de France a tout à redouter de son déplacement en Bosnie-Herzégovine, pour son deuxième match des éliminatoires de l’Euro 2012. La formation entraînée par Safet Susic n’a beau être que 57e au classement mondial de la FIFA, les Bleus se font petits vu ses prestations globalement catastrophiques depuis plusieurs mois. Après la claque biélorusse, les Bleus et leur staff ont eu trois jours pour tenter de trouver des solutions tactiques, techniques mais surtout psychologiques à leurs lacunes actuelles. Les échanges qualifiés de constructifs ont ainsi été nombreux entre les joueurs et le staff.

Laurent Blanc a du reste reconnu ce lundi en conférence de presse l’étendue du travail mental qu’il s’est efforcé d’accomplir au cours de ces dernières heures. « On est là pour leur faire prendre confiance. Notre problème, il est là. Ceux qui joueront contre la Bosnie n’auront pas plus d’expérience que contre la Biélorussie. Trois jours après, ce n’est pas possible. On s’efforce de leur faire prendre conscience qu’ils ont des qualités. Pour le moment, nous en sommes là. Il faudrait faire un résultat pour confirmer cela. On comptait tous le faire contre la Biélorussie. On ne l’a pas fait. Ce serait très bien si on pouvait le faire en Bosnie. Cela leur donnerait vraiment la confiance dont ils ont besoin car ce sont de jeunes joueurs. »

Reste à savoir si ce discours sera suivi d’effets. Le doute subsiste. Une réaction d’orgueil est possible. Mais sur le papier, la Bosnie est plus forte que la Biélorussie. Pour s’éviter une nouvelle désillusion, les Bleus vont donc devoir élever leur niveau de jeu. La cohésion en défense - Blanc a longuement travaillé lundi soir le placement de son axe défensif - mais aussi le retour en forme de certaines individualités seront autant de clés pour réussir un résultat. Pour réussir son coup, Laurent Blanc a donc remisé les vieilles recettes en misant sur la réaction d’orgueil et la solidité défensive. « Pour demain, j'envisage de muscler le cœur du jeu. C'est-à-dire le milieu de terrain. C'est une volonté de ma part. En plus avec les trois blessures que nous avons eues dans le domaine offensif contre la Biélorussie (0-1), je n'ai pas vraiment le choix. »

Blanc compte sur Benzema

Forcément, les regards seront tournés vers Karim Benzema qui vivra un moment important dans sa carrière internationale. Dans un système de jeu qui lui convient en 4-3-3, il est l’un des joueurs sur lequel compte le plus Laurent Blanc. Les deux hommes en ont du reste parlé ces derniers temps. Le duel à distance entre Benzema et le Bosniaque Edin Dzeko, qui est actuellement l’un des tout meilleurs attaquants d’Europe, sera l’une des clés de la rencontre. Les deux jeunes stars ont d’ailleurs été proches d’évoluer ensemble cette saison au Real Madrid avant que Wolfsburg se refuse à céder son attaquant.

En deux confrontations, la France n’a jamais perdu en Bosnie. La dernière victoire des Bleus à Sarajevo remonte à août 2006 (2-1). De ce match, seul Florent Malouda fait office de rescapé. Mais à l’époque, la Bosnie ne possédait pas dans ses rangs de Dzeko, de Pjanic ou d’Ibisevic. La France, elle, étrennait son statut de vice championne du monde. Que les choses ont bien changé depuis…

MB à Sarajevo