Laporte : « Arrêtons ce genre de matchs au Stade de France »

Le secrétaire d'Etat chargé des Sports ne souhaite plus voir des nations comme la Tunisie, le Maroc ou l'Algérie jouer les Bleus au stade de France - -
Bernard Laporte était très remonté après les incidents qui ont émaillé la rencontre amicale entre la France et la Tunisie, mardi soir au Stade de France. Le nom de Raymond Domenech sifflé lors de la présentation des équipes, la Marseillaise (interprétée par Laam) conspuée, Ben Arfa le franco-tunisien de l'équipe de France malmené par le public... C'en est trop pour le Ministre : « Ce qui s’est passé est scandaleux. Mais on le savait… puisque toute la presse l’avait titré le matin du match, toute la presse avait prévenu que Ben Arfa allait être sifflé. Arrêtons d’être hypocrites. Arrêtons de faire ce genre de matches, c’est d’ailleurs ce que j’ai dit au président Jean-Pierre Escalettes. On ne va pas donner sans arrêt le bâton pour se faire battre. N’organisons plus ce genre de matches… comme ça ce public sera privé de son équipe. Je n’en veux pas à l’équipe tunisienne qui fait son travail… elle joue au football, elle joue bien, elle est professionnelle, elle est plaisante à voir. Mais soyons intelligents… Plus de matches contre le Maroc, l’Algérie ou la Tunisie au Stade de France. Je dis bien au Stade de France. »
Laporte : « en province, le public sera sain »
Et Bernard Laporte d'envisager d'autres pistes permettant de respecter les accords entre fédérations et de satisfaire le public français, tout en respectant un peu mieux l'image des Bleus :
« Il faut jouer contre ces équipes-là parce qu’elles le méritent. Les joueurs n’ont pas à être sanctionnés. Il faut jouer contre eux. C’est valorisant pour eux comme pour nous. Mais on va les jouer chez eux ou alors en Province, dans des stades de 15 000 places où le public sera heureux de voir l’équipe de France. En Province, le public est sevré, il n’a pas l’habitude de voir jouer l’équipe nationale. Si le match est à Carcassonne ou à Biarritz, le public là-bas sera sain. Au-delà de tout ça, ce sont les valeurs du sport qui s’en vont ».
Nul doute que les déclarations du secrétaire d'Etat aux Sports risquent d'avoir des échos dans les jours prochains, tant la classe politique française semble choquée par ces incidents. D'ailleurs, le président de la République Nicolas Sarkozy a convoqué le président de la FFF Jean-Pierre Escalettes, alors que François Fillon, premier ministre et Noel Le Graet, vice président de la FFF s'opposaient sur l'opportunité de jouer ce match, vue l'ambiance. Pour rappel, le chef du gouvernement a déclaré que le match aurait dû être annulé suite à cette « insulte ».