Le coup de froid

Jérémy Menez face à Alexander Hleb - -
Une grande équipe ne se décrète pas. Et ce n’est pas en apprenant par cœur les paroles de la Marseillaise que les Bleus vont gagner des matches. Après la défaite initiale en amical en Norvège (1-2), l’équipe de France de Laurent Blanc a concédé une nouvelle défaite bien fâcheuse face à la Biélorussie (1-0) lors du premier match éliminatoire pour l’Euro 2012.
C’est la première défaite de l’histoire des Tricolores face à une sélection issue de l’ex-URSS, hormis la Russie. C’est surtout leur quatrième défaite d’affilée, une première depuis 1937 ! On verra plus tard si ces trois points perdus à domicile passeront par pertes et profits ou s’ils pèseront lourd dans le décompte final. Une chose est sûre, le 7 septembre prochain, pas plus tard que mardi, il faudra aller chercher un résultat dans le chaudron de Sarajevo face à une Bosnie-Herzégovine qui a débuté par une victoire sans bavure face au Luxembourg (3-0).
Le successeur de Raymond Domenech a du travail. Il le sait, il part de loin. Soutenue par le nombreux public du Stade de France, sa jeune équipe ne peut donner pour l’instant que ce qu’elle a. L’envie, l’engagement aussi. Mais c’est bien le minimum pour des joueurs français attendus sur ce thème depuis Knysna et le bus de la honte.
Face à la Biélorussie, 78e nation mondiale au classement FIFA, les Bleus ont éprouvé les pires difficultés à se montrer dangereux en première période. Le manque de liant et de percussion en attaque est manifeste. L’absence de Nasri (blessé) et de Ribéry et Gourcuff (suspendus) n’expliquent pas tout. Sur les onze titulaires alignés au coup d’envoi, seul le capitaine Florent Malouda a déjà marqué en match international ! A ce niveau, l’absence de vécu est un défaut rédhibitoire.
Pour sa première titularisation, Jérémy Ménez est trop imprécis. Guillaume Hoarau trop maladroit. Installé par le sélectionneur à un poste de milieu avancé, occupé autrefois par Patrick Vieira, Abou Diaby a un mal fou à se situer. Forcément, le rendement français dans l’entrejeu s’en ressent. Heureusement, Yann M’Vila, préféré à Alou Diarra, est beaucoup plus à l’aise. Juste devant sa défense, son sens de l’anticipation et la simplicité de son jeu sont les bienvenus.
Kislyak, le bourreau des Français
La blessure de Loïc Rémy, touché aux ischio-jambiers et remplacé par son coéquipier Mathieu Valbuena (33e), n’arrange pas les affaires tricolores. Le petit Marseillais apporte certes sa folie brouillonne, mais il faut attendre le temps additionnel de la première période pour assister enfin à une occasion française franche : une frappe lourde du gauche de Malouda repoussée des deux poings par Zhevnov. C’est trop peu pour déborder les partenaires d’Alexandre Hleb.
Après la pause, les tentatives de Ménez, Hoarau (47e) et M’Vila (49e) et le but de Malouda refusé justement pour hors-jeu (49e) enflamment les supporters français. En vain. Le jeu de l’équipe de France se délite rapidement au fil d’une seconde période manquant de rythme. C’est à ce moment-là que Laurent Blanc faits on premier coaching. Il remplace Ménez par Louis Saha (69e). L’attaque-défense de la dernière demi-heure ne permet pas aux Bleus de percer le coffre-fort biélorusse. Même si le retourné osé de Valbuena est tout près de tromper Zhevnov (71e). La sortie prématurée de Saha permet à Kevin Gameiro de fêter sa première sélection (80e). Le but de Kislyak (86e) scelle finalement la défaite d’une équipe de France qui reste à reconstruire. Même le nul de la Roumanie à domicile face à l’Albanie (1-1) ne console pas Laurent Blanc. Et pour cause, pour la première fois depuis 1974 pour assister à une défaite de l'équipe de France lors de son premier match éliminatoire à un Euro.