Le Graët : "On voulait mettre un point final à l’affaire Benzema"

DOCUMENT RMC SPORT. Au lendemain de la mise à l’écart de Karim Benzema pour l’Euro 2016, le président de la FFF, Noël Le Graët s’est exprimé pour la première fois au micro de RMC Sport. Dans l’un des salons de la Fédération, le Breton, encore touché par son choix de ne pas retenir l’attaquant du Real Madrid, n’exclut pas son retour en Bleu.
Noël Le Graët, pourquoi avoir décidé de ne pas retenir Karim Benzema pour l’Euro 2016 ?
Didier Deschamps et moi avons discuté longuement depuis quelques jours. Très longuement la semaine passée et même encore hier (mercredi). Sur l’aspect sportif, Karim est un joueur de valeur mondiale. Il a largement sa place dans un groupe. Mais l’équipe de France a bien joué lors des deux derniers matches. Didier et moi, nous n’avons pas souhaité que cette affaire continue d’alimenter les médias. On voulait donc mettre un point final à cette affaire. Je suis très contrarié car j’aime beaucoup ce joueur. Mais je crois que c’est une décision sage.
Cette décision vous fait-elle mal au cœur ?
Oui parce que je suis attaché à cet homme. C’est un garçon qui fait le maximum. Il est titulaire dans l’un des plus grands clubs du monde qui est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions. C’est un garçon attachant. Je regrette qu’il soit pris dans une affaire aussi stupide. J’espère qu’il aura un non-lieu et qu’il va bien se comporter sur les matches de fin de saison dans son championnat et en Ligue des champions. Et puis il y a la Coupe du monde bientôt (en 2018 en Russie, ndlr). On le reverra sous le maillot bleu. Du moins je l’espère.
Vous avez parlé d’exemplarité et de vie de groupe dans votre communiqué…
Oui, un groupe, c’est fragile. Voir Benzema tous les jours dans l’actualité, il y a une certaine lassitude du coach (Didier Deschamps), des autres joueurs et même du président de la Fédération. Il fallait mettre un point final à cette petite affaire ou cette grosse affaire, tout dépend de la façon dont on l’interprète.
Etes-vous soulagé ?
Il fallait le faire avant la liste du 12 mai car il y aura de quoi parler de foot dans les prochaines semaines. C’est prioritaire pour Didier. Maintenant, il faut parler des autres joueurs.
Les sondages et les avis des politiciens ont-ils influé sur votre choix ?
Pas du tout. Je ne regarde pas ce genre de question. Si on l’avait gardé, il y aurait aussi eu des gens favorables et défavorables. Ça ne fait pas du tout partie de ma vie. Je regarde les choses avec loyauté. J’ai effectivement envie que l’équipe de France se comporte bien. La décision a été très difficile à prendre. Elle est sage. J’espère que l’équipe de France sera compétitive et que les amoureux du foot seront heureux pendant l’Euro.
Didier Deschamps était-il sur la même longueur d’ondes que vous ?
Oui, on a écrit, lu et analysé le communiqué ensemble. Il a appelé Karim. On a la même contrariété humaine. On a agi dans l’intérêt de l’équipe de France.
Avez-vous le sentiment d’avoir pris la meilleure décision pour le bien de l’équipe de France et de la FFF ?
Je dirais la moins mauvaise.
Karim Benzema va-t-il manquer aux Bleus ?
Regardez les jeunes joueurs qui deviennent extrêmement performants aussi dans les meilleurs clubs européens. La qualité est là. On a plein de joueurs. Il faut trouver la complémentarité. C’est le boulot de Didier d’avoir 23 joueurs complémentaires.
Allez-vous en discuter avec les joueurs ?