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Le mercato ne perturbe pas les Bleus

Mathieu Valbuena

Mathieu Valbuena - -

Malgré les premières rumeurs de transferts, les Bleus ne pensent qu’à l’Euro. Certains ont prévu de respecter le souhait du sélectionneur et de clarifier leur avenir avant la compétition. D’autres le régleront après le tournoi.

Le 13 juin, c’est encore loin. Pas pour Laurent Blanc. L’ouverture officielle du mercato d’été, c’est, quelque part déjà demain pour le sélectionneur, à qui on ne la fera pas. De l’épopée de l’Euro 1996 en Angleterre, Blanc n’a pas oublié la demi-finale perdue face à la République Tchèque. Ni la gestion des transferts de ses coéquipiers. « Lors de l’Euro 96, des joueurs s’étaient même absentés discrètement pour signer dans leurs futurs clubs, racontait jeudi le guide des Bleus. Ça risque d’être le cas ici. Des joueurs sont en discussion. Le contrat, il faudra bien qu’ils le signent. Donetsk, c’est loin. Espérons que tout cela se fera en toute discrétion et que tout soit réglé avant le 11 juin. » Date de l’entrée en lice de la France à l’Euro, contre l’Angleterre.

En agissant de la sorte, le sélectionneur a voulu prévenir toute éventuelle dispersion de son groupe. C’est que 10 des 26 internationaux présents actuellement à Clairefontaine (Martin, Rémy, M’Vila, Gourcuff, Debuchy, Lloris, Yanga M’Biwa, Giroud, Malouda et Mexès) sont concernés de près ou de loin par le mercato à venir. Certains d’entre eux ont juré fidélité à leur club (Mexès, Malouda) et réfutent des idées d’ailleurs. D’autres s’interrogent (Yanga-Mbiwa, Rémy, Debuchy) ou veulent trancher la question (Martin) avant l’Euro. Quand ils ne choisissent pas délibérément de « transgresser » la règle établie par leur sélectionneur.

Valbuena en pleine réflexion

« Ceux qui peuvent signer avant l’Euro le feront. Moi, je pense le faire après, confie Yann M’Vila. Si je dois signer en août, je le ferai. Là, je ne pense qu’à l’équipe de France. » Si le Rennais sait que son avenir ne passera plus par la Bretagne, il compte prendre son temps, à l’instar d’Olivier Giroud, pour annoncer sa future destination. D’autres sont moins sereins. Même s’il s’en défend, Mathieu Valbuena scrutera notamment avec attention l’intersaison de l’OM. « Quand on sort d’une saison aussi catastrophique, même s’il y a eu un titre, on se demande comment on va repartir la saison prochaine avec une équipe aussi compétitive, s’interroge l’intéressé. Chaque année, on est toujours un peu dans le flou. Est-ce que le coach restera ou pas ? Ce sera à lui de prendre sa décision. »

Et sur son avenir à lui. Après six ans passés sur la Canebière, le discours respire une certaine forme d’usure. « C’est vrai que ça a été une année difficile, reconnaît Valbuena. C’est la première fois que je ne disputerai pas la Ligue des champions, la première fois que je subis autant de défaites consécutives… mais je me sens bien ici. Il y a tout pour être heureux, bien travailler et gagner des titres. J’ai un contrat, j’entends l’honorer. Je ne compte pas partir comme ça. » Place à l’Euro.

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Di Meco : « Cela ne nous perturbait pas sur le terrain »|||

Présent comme le sélectionneur à l’Euro 96 en Angleterre, l’ancien joueur de l’OM reconnaît que le mercato de l’époque avait occupé les esprits. Sans pour autant perturber le groupe tricolore. « J’avais beaucoup de coéquipiers qui étaient tracassés par d’éventuels transferts, se souvient Di Meco. C’était quelques mois après l’arrêt Bosman et il y avait pas mal de garçons qui avaient des contacts à l’étranger avec des gros clubs. Ils posaient des questions. On en parlait. Après, sur le terrain, je n’avais pas senti de problèmes particuliers, notamment chez les joueurs qui se trouvaient dans une situation délicate. »

A.D avec N.J