Le Pezula s’est endormi

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C’est toujours la même route, coincée entre des hectares de maquis. La même route qui serpente dans les hauteurs de Knysna. Et pourtant, tout a changé : plus de barrages de policiers, plus de demande de papiers d’identité… Les Bleus sont partis depuis presque 48 heures et cela se voit : le Pezula est redevenu un établissement presque banal, un palace de plus dans la région. A l’entrée, la dernière trace du passage de l’équipe de France, un drapeau bleu blanc rouge qui flotte au vent, seul… Tout le reste a disparu : dans les chambres, plus d’étiquette avec le nom des joueurs sur les portes, aucun papier qui traîne, tout est prêt pour accueillir de nouveaux arrivants. Dans les pièces communes, le restaurant a retrouvé sa configuration habituelle. Plus de salle de jeux non plus. A sa place, désormais, l’habituelle bibliothèque avec canapés, tables basses et cheminée…
Malouda, le préféré
« Il nous a fallu 36 heures pour tout remettre en ordre », glisse Russel Binks, le manager général du Pezula. Du coup, le palace des Bleus est en transition et sonne creux : un seul client pour le moment. Le personnel, lui, n’a pas la tête aux confidences. A l’image de Saphia, à l’accueil, pas envie de parler, comme nostalgique. Binks confirme : « Vous savez, quand vous vous occupez de personnes matin, jour et nuit pendant trois semaines et que vous vous entendez bien avec elles, quand ils partent, il y a un vide et quand les joueurs ont quitté l’hôtel, le personnel était un peu déprimé. » Le départ précipité de Malouda, mercredi après-midi, n’a rien arrangé : « Il était notre préféré », nous concède du bout des lèvres Saphia, le sourire, d’un coup, retrouvé.