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Leboeuf : « Les Bleus ? Il faut baisser le niveau d’attente… »

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Membre de la Dream Team RMC Sport, le champion du monde 1998 livre son avis éclairé sur les Bleus avant leur match face à l’Australie, ce vendredi (21h). Et son envie de voir les joueurs fiers de porter le maillot tricolore.

Un match amical. Mais pas dénué d’enjeux. L’équipe de France accueille l’Australie, ce vendredi au Parc des Princes (21h), avec l’objectif d’aller glaner un succès et les points FIFA qui vont avec, précieux dans l’optique de l’établissement des têtes de série pour les barrages qualificatifs au Mondial 2014. Mais pour Frank Leboeuf, l’attente autour de cette rencontre va plus loin qu’un simple calcul mathématique. « J’attends une seule chose d’eux : qu’il y ait une envie de se battre et de donner tout ce qu’il faut pour ce maillot bleu, explique le membre de la Dream Team RMC Sport. Un groupe solidaire, aussi. On a l’impression qu’il y a des individualités mais pas de groupe. Les grandes équipes internationales qui ont gagné sont celles qui ont réussi à se battre tous ensemble. Il faut marcher comme un système de club où chaque match et chaque victoire sont importants. On va faire les barrages mais contre l’Australie puis la Finlande, il faut amener le taux de confiance dont l’équipe a besoin pour pouvoir les passer. Le match contre l’Australie reste un match de l’équipe de France. On joue pour son pays, il y a une fierté nationale, on a besoin de gagner ces matches-là. L’équipe de France a besoin de se redonner confiance et jouer contre l’Australie peut être une bonne opportunité de le faire. »

Le crédo essentiel pour Leboeuf ? Le groupe, le groupe et encore le groupe. « C’est toujours l’aspect collectif qui m’intéresse. Que va donner le groupe ensemble ? Les lignes vont-elles être homogènes ? Pour l’instant, il n’y a pas d’osmose. Et comme il n’y a pas forcément de leader, on a l’impression que le jeu s’étiole au fur et à mesure. Il n’y a pas quelqu’un pour resserrer les lignes et booster tout le monde. Ça manque. Si en plus il n’y a pas l’envie de s’arracher pour l’équipe de France, ça commence vraiment à m’énerver… »

« Ce sera très difficile de se qualifier »

D’autant qu’aucune voix ne semble capable de s’élever au-dessus de la mêlée pour galvaniser les troupes. « Pour l’instant, Didier Deschamps n’a pas encore trouvé son leader, confirme le champion du monde 1998 et champion d’Europe 2000. Il n’y en a pas un qui ressort naturellement. Il y a de bonnes individualités dans tous les secteurs mais il faut faire fonctionner le tout. Il faut définir sa défense centrale. Le retour de Varane, peut-être associé à Abidal, me semble assez costaud. Au milieu, il va falloir trouver les deux récupérateurs-relayeurs. Matuidi, Pogba ou Cabaye peuvent vraiment faire l’affaire. Quand on voit ce qu’ils donnent en club, on peut espérer être solide au milieu de terrain. »

Restera alors à matérialiser sur le pré les bonnes intentions. Difficile, surtout quand l’espoir populaire semble parfois trop élevé pour le talent à disposition du sélectionneur. « Il y a toujours à prouver car on est très loin de ce que les gens espèrent, juge Leboeuf. On a toujours beaucoup d’espoirs mais on a du mal à analyser cette équipe de France. Les individualités jouent dans les plus grands clubs européens mais ils n’arrivent pas à faire une équipe homogène qui permettrait d’avoir les résultats attendus. On attend monts et merveilles des Bleus mais on doit baisser un peu ce niveau d’attente et se dire que l’équipe de France se situe à peu près entre la 15e et la 20e place mondiale. Ce sera très difficile de se qualifier pour la Coupe du monde. Et la gagner paraît pratiquement impossible. »

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Frank Leboeuf