Les Belges unis derrière leurs Diables

Eden Hazard - -
Sept minutes d’interruption. Un arbitre qui vient au relais d’un speaker impuissant. A Genk, au début du mois de septembre, le conflit entre les communautés flamande et wallonne s’est invité dans la Belgique du foot. Les chants anti-Wallons de certains supporters ont amené Jérôme Nzolo, l’officiel du match face au Standard de Liège, à interrompre momentanément la rencontre. Des supporters de Mons ont répliqué un mois plus tard, avec une banderole écrite en néerlandais : « Tu es la honte de la Belgique ».
L’inquiétude de voir l’équipe nationale être à son tour happée par les oppositions politiques a donc ressurgi. Mais elle est rapidement balayée par Georges Leekens, le sélectionneur des Diables Rouges. « Tout le public est derrière cette équipe, assure-t-il. On a recréé un enthousiasme fantastique. Vous allez voir en France mardi (21h, ndlr) que les Belges sont derrière cette équipe. » Unis. A l’inverse de leur sphère politique, qui ne parvient pas à reformer un gouvernement depuis la démission d’Yves Leterme en avril 2010.
« L’un des derniers traits d’union »
« Les partis politiques se chamaillent entre eux, explique Xavier, un supporter belge. Mais dans le sport, il n’y a pas de problème. L’union fait la force (la devise nationale, ndlr). C’est très important de pouvoir se réunir autour de notre sélection. Il n’y aura jamais deux équipes nationales. » Une peur de scission qui n’existe pas non plus au sein d’un groupe rajeuni, talentueux, malgré l’échec de la qualification pour l’Euro 2012 (3e du groupe A derrière l’Allemagne et la Turquie). « Cette génération s’entend très bien, confirme Stéphane Lecaillon, journaliste au quotidien L’Avenir. Il n’y a pas de clivage linguistique. Et pas de rivalité entre clubs puisqu’ils jouent tous à l’étranger. Certaines personnes en Belgique disent même que l’équipe nationale est l’un des derniers traits d’union entre les deux communautés... »