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Les Bleus sont-ils en progrès ?

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Malgré 16 matches consécutifs sans défaite, le fond de jeu proposé par les hommes de Laurent Blanc fait toujours débat. Certains anciens internationaux ont jugé l’évolution et les progrès des Bleus. Explications.

Le temps presse. Déjà. Bientôt, l’Euro 2012 sera là et du strict point de vue de la qualité du jeu proposée par les Bleus, difficile de se montrer dithyrambique. Décevants face à la Bosnie en novembre dernier (1-1) lors de leur dernier match de qualifications, les hommes de Laurent Blanc l’ont, une nouvelle fois, emporté sans convaincre contre les Etats-Unis (1-0) dans un Stade de France refroidi par la piteuse prestation tricolore. « On est encore en progrès, glisse Loïc Rémy qui a inscrit, vendredi, son 4e but en sélection. Il y a des périodes où on a l’impression que rien ne peut nous atteindre et d’autres où on se rend compte qu’on a des lacunes dans le jeu. Maintenant, il faut qu’on aspire à devenir une équipe qui fasse peur. Vu la qualité de l’effectif, ça viendra. Mais il reste encore du travail ».

Actuel sélectionneur du Mali, Alain Giresse confirme les impressions du buteur de l’OM : « Actuellement, on est toujours à la recherche d’un collectif, d’un jeu, précise l’ancien membre du ‘carré magique’. Alors bien sûr, l’essentiel était de se qualifier pour l’Euro, mais on ne sait pas encore quelle est la véritable ossature de cette équipe. Il y a encore beaucoup d’incertitudes dans les assemblages des lignes, les positionnements, les complémentarités. Attention, ce n’est pas simple comme travail… Mais après la Coupe du monde 2010, c’était un passage obligé ». 

Giresse : « On n’a pas de grands leaders »

Oublié le fiasco de Knysna aujourd’hui. Mais Laurent Blanc a eu rarement le loisir d’aligner deux fois la même équipe depuis sa prise de fonction en juillet 2010. En cause : les blessures (Mexès, Sakho, Ribéry, Benzema), les suspensions et les états de forme fluctuants. « C’est inquiétant car on n’a pas le temps de mettre en place une équipe, assure Manuel Amoros, 82 sélections avec les Bleus. Les séquences sont courtes lors des rassemblements. Les joueurs ne prennent pas le temps pour travailler une certaine façon de jouer aussi. A mon avis, il n'y a pas de coordination. On est plus dans l’individualisme que dans le collectif. Puis, Laurent Blanc n’a peut-être pas le temps de préparer sa sélection. » Peut-être aussi que le problème se situe ailleurs ? « Par rapport à notre potentiel, on est peut-être aussi dans une période malheureuse, enchaîne Alain Giresse. Ça, c’est l’Euro qui nous le dira. Nos brillantes équipes de France l’ont été avec de grands leaders comme Zidane et Platini. Là on n’en a pas, donc on doit avoir un collectif bien plus armé ».

Les Bleus devront faire vite pour l’acquérir. Car il ne leur reste plus que deux matchs à disputer (France - Belgique le 15 novembre et France – Allemagne le 29 février à Brême) avant l’annonce de la liste des 23 élus de Laurent Blanc. Début juin, les choses sérieuses débuteront en Pologne et en Ukraine. Il sera alors trop tard. Déjà…

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Tout le monde sur le pont|||

Pour la première fois depuis le début du rassemblement, Laurent Blanc a pu travailler avec un groupe au complet ce dimanche matin au Stade de France. Les 22 joueurs ont participé à la séance d’entraînement à huis-clos, y compris donc Yohan Cabaye (aine) et Florent Malouda (cuisse) qui avaient été ménagés la semaine dernière. Eric Abidal, qui avait été laissé à la disposition du Barça mercredi dernier, était également présent. Le contenu a été assez léger, avec notamment du tennis-ballon. Les Bleus ont eu quartier libre cet après-midi. Ils sont revenus dans la soirée à Enghien-les-Bains, où une séance vidéo était prévue. L’équipe de France affrontera la Belgique mardi soir au Stade de France (21h), en match amical.