Les coulisses du « show Evra »

Patrice Evra - -
Une dizaine de kilomètres entre l’hôtel JP et le théâtre Pedro II. Un quart d’heure de voiture dans les rues de Ribeirao Preto. Le chemin vers un ring médiatique où il se sait très, très attendu. Il n’a plus participé à une conférence de presse en équipe de France depuis le 13 novembre 2012 à Parme, avant Italie-France en amical (1-2). Il revient devant les journalistes. Le passif est lourd, entre l’homme qui était le capitaine de la honte à Knysna et une corporation qui ne l’a pas épargné, logiquement, dans les jours et les mois qui ont suivi. Patrice Evra monte sur scène, ce mercredi en fin de matinée (heure locale), littéralement et métaphoriquement. Tout sourire.
Il se frotte les mains avant le début du show. Prêt à répondre aux questions avec sa franchise caractéristique, qui confine à l’arrogance. Souvent à la troisième personne du singulier. Il était comment le « Pat », dans la voiture ? Un peu inquiet, un peu tendu ? Surtout pas. « Il était très relâché, très cool. Il ne m’en a pas plus parlé que ça » raconte Rio Mavuba, qui l’a accompagné pour cette « mission presse » et l’a précédé sur l’estrade. Patrice Evra n’a pas changé, il le dit et le répète. « Toujours le même ». Patrice Evra a parfois tendance à être cassant. Alors Didier Deschamps l’a prévenu. Faire simple, ne pas provoquer, manier l’humour.
Le chef de presse le traquait depuis une semaine
Le latéral gauche a dû satisfaire son entraîneur. Il a ri, il a fait rire. Avec quelques « punchlines » qui garniront sa légende d’orateur efficace : « Je m’aime tout le temps », « Le Pat de 2010 et le Pat de 2014, je les kiffe tous les deux ! », « Quand je viens, certains journalistes s’attendent à ce que je jette quelques grenades », « La taupe, je ne l’ai toujours pas trouvée ! »… Avec Patrice Evra, les « confs » des Bleus prennent tout de suite une autre allure. Du rythme, du fond, une syntaxe meilleure que certains. Là encore, il n’a pas déçu. Les journalistes, cette fois. Quand Philippe Tournon, le chef de presse des Bleus, a indiqué qu’il viendrait au rendez-vous, quelques-uns si surpris qu’ils ont laissé échapper quelques cris.
A deux jours du triste « anniversaire » de la grève de l’entraînement (20 juin 2010), l’assemblée médiatique n’aurait raté pour rien au monde ce temps fort. Après 30 minutes de spectacle, elle était en partie séduite. Patrice Evra était arrivé le sourire. Les journalistes sont repartis avec. Certains l’ont trouvé naturel, sûr de lui. D’autres, arrogant. Mais la réconciliation entre le joueur de Manchester United et la presse semble scellée. Philippe Tournon peut avoir le sentiment du devoir accompli. Il essayait de convaincre Patrice Evra de monter sur la scène du théâtre Pedro II depuis une semaine. « C’était un plaisir. Merci d’être venus ! » conclut « Pat ». Show réussi. Prolongations avant le 13 juillet ?