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Les limites actuelles des Bleus

Karim Benzema, l'attaquant des Bleus

Karim Benzema, l'attaquant des Bleus - AFP

Dominés par le Brésil (1-3) jeudi soir au Stade de France, les Bleus affichent certaines limites rédhibitoires pour espérer rivaliser avec les toutes meilleures sélections mondiales.

- L'absence de Pogba

Depuis son arrivée en équipe de France A en mars 2013, Paul Pogba a été absent à l’occasion de cinq matchs. Cinq rencontres que les Bleus n'ont pas gagnées. Son talent, sa vista, sa capacité à franchir les rideaux défensifs, sa frappe de loin, son insouciance et sa vision de jeu manquent terriblement aux Tricolores. Car depuis le Mondial, Pogba est un titulaire indiscutable autour duquel Deschamps construit son équipe.

- Le manque de tauliers

Hugo Lloris, Yohan Cabaye et Mathieu Debuchy blessés, les forfaits de ces leaders se sont fait ressentir jeudi contre le Brésil et perturbent le fonctionnement des Bleus. Leur absence conforte Didier Deschamps dans l'idée que depuis la fin de la Coupe du monde, personne d'autre n'a décidé de prendre les choses en main dans le vestiaire. Sauf Karim Benzema, qui s'implique de plus en plus au point d'avoir été nommé capitaine pour la première fois face au Brésil. Ce n'est pas un hasard si Nabil Fekir s'est tout de suite dirigé vers l'attaquant du Real Madrid lundi, à son arrivée à Clairefontaine.

- La discrétion d'Antoine Griezmann

Etincelant à l'Atletico Madrid (14 buts en Liga cette saison), Antoine Griezmann peine à tenir ses promesses chez les Bleus, malgré ses 5 buts en 15 sélections. Convaincu par son talent mais déçu de sa prestation face au Brésil, Didier Deschamps attend du natif de Mâcon qu'il soit plus régulier sur le terrain et plus investi en dehors. Après s'être entretenu avec Griezmann, le sélectionneur s'est d'ailleurs autorisé une critique à son égard subtile mais cinglante mercredi : "Vous en parlez un peu trop à mon goût. Il a parfois tendance à être un peu la tête… (il lève les yeux au ciel)… donc je vais lui mettre un petit peu… (il fait un geste de la main vers le bas)."

- Un investissement insuffisant

Quatre mois et demi après leur dernier stage, les Bleus ont semblé manquer de repères contre la Seleçao. Leur détermination et leur capacité à jouer en équipe n'a pas sauté aux yeux, contrairement aux victoires face à l'Espagne et au Portugal l'année dernière. Deux raisons principales à cela : la peur de se blesser à l'orée d'une de fin saison palpitante dans leurs clubs et la proximité des quarts de finale de la Ligue des champions. S'il regrette cette situation liée au calendrier international et attendait un autre comportement face au Brésil, Didier Deschamps comprend aussi les impératifs des joueurs en club.

- Des lacunes sur les côtés de la défense

La faiblesse des défenseurs latéraux est un mal récurrent chez les Bleus. Cela a encore sauté aux yeux jeudi soir, tant Bacary Sagna et Patrice Evra ont été mis en difficulté par Neymar et Willian. Mais que les détracteurs d'Evra ne se bercent pas d'illusions, le latéral de la Juventus Turin reste incontournable aux yeux de Deschamps. En revanche, Bacary Sagna sait que le retour de Mathieu Debuchy le renverra à terme sur le banc de touche tricolore.

- Le paradoxe Benzema

Avec Pogba, c'est le joueur le plus talentueux de l'équipe de France. Cette saison, Benzema a encore pris une nouvelle dimension avec le Real Madrid. Mais pas encore chez les Bleus, où malgré son statut de joueur le plus capé (78 sélections), il peine à être le serial buteur (25 buts) dont l'équipe de France aura besoin pour gagner l'Euro. A sa décharge jeudi soir, le Madrilène s'est souvent retrouvé esseulé. Et en Bleu, il n'est pas entouré de Cristiano Ronaldo et Gareth Bale...

MBo et JS