Les primes de la discorde

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Lors du rassemblement d’octobre dernier pour les matchs contre la Roumanie et le Luxembourg, la FFF a distribué un document à la douzaine de Mondialistes présents. L’objet de ces papiers ? Qu’ils abandonnent leur quote-part liée aux rentrées financières générés par les sponsors. Une enveloppe globale partagée entre la phase de qualification et la compétition en Afrique du Sud. Selon nos informations, la phase finale de la Coupe du monde compterait pour un tiers de la somme globale de cette prime et la campagne qualificative pour deux tiers.
Le problème, c’est que la Fédération et son président par intérim Fernand Duchaussoy via son service juridique demande dans un document que les joueurs abandonnent la totalité des primes de droits à l’image. De la phase de qualification au fiasco de Knysna. C’est cette lettre que les douze Mondialistes de la dernière liste des Bleus ont refusé de signer dans la précipitation. Ils ont voulu d’abord en parler avec les autres joueurs qui ont participé aux éliminatoires mais qui n’ont pas été retenus par Domenech pour la Coupe du monde.
En fait, d’un côté comme de l’autre, on joue sur l’ambiguïté des propos du capitaine de l’époque Patrice Evra. Le 22 juin dernier, sous la pression des événements et dans l’émotion du fiasco, le défenseur de Manchester United s’était engagé : « On renoncera à toutes les primes, on n’acceptera pas un seul centime des sponsors et de tout ce qui va avec. »
Aujourd’hui, les joueurs souhaitent clarifier les choses. Ce qui pourrait être fait à l’occasion du prochain rassemblement des Bleus pour le match amical à Londres contre l’Angleterre le 17 novembre prochain. Alou Diarra, capitaine des trois derniers matchs des Bleus et Florent Malouda qui a porté le brassard contre la Biélorussie, sont les deux « cadres » qui ont été mandatés par leurs co-équipiers afin de défendre leur position.
Dans ce dossier, les dirigeants de la FFF ont perdu beaucoup de temps. Une situation qui a provoqué récemment la colère du monde amateur qui n’a rien vu venir des 3 M€ estimés par le conseil fédéral en juillet dernier et qui leur avaient été promis par Jean-Pierre Escalettes. En laissant traîner ce dossier, ils ont donné l’occasion aux joueurs de négocier, une éventualité irréelle lors des déclarations de Patrice Evra à Knysna.
Ce qui est sûr, c’est que leur volonté de ne pas abandonner totalement les primes de droits à l’image ne sera pas bien perçue par le grand public. Les joueurs prennent le risque d’abîmer un peu plus leur image alors qu’une éclaircie avait été constatée grâce aux résultats obtenus depuis le changement de sélectionneur. Dernier dommage collatéral, Laurent Blanc et son staff vont se retrouver à gérer une situation de conflit entre la Fédération et certains joueurs dont ils se seraient bien passé.