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M’Vila : « La paternité m’a stabilisé »

Yann M'Vila

Yann M'Vila - -

Père de famille à l’âge de 18 ans, international français un an plus tard, le milieu de terrain du Stade Rennais, leader du championnat, est du genre précoce.

Yann M’Vila, vous avez eu votre premier enfant à seulement 18 ans. Qu’est-ce que la paternité vous a apporté ?
La naissance de mon fils m’a permis de découvrir beaucoup de choses. Elle m’a surtout permis de me stabiliser dans le foot et dans ma vie quotidienne. Avec la paternité, je suis devenu plus responsable, plus mâture aussi.

La famille semble être très importante pour vous…
Il n’y a rien de plus fort que la famille. Je vis avec ma mère, mes petites sœurs, ma femme et mes deux enfants (un fils et une fille). On va bientôt déménager car l’endroit où on vit est trop petit. Vivre avec mes proches me rassure. Cela m’empêche d’avoir la grosse tête. Si cela devait arriver, ma mère ou ma femme me dirait tout de suite de me calmer et de rester tel que je suis.

Avec la notoriété naissante, de plus en plus de gens gravitent autour de vous…
Sans la médiatisation, certains ne seraient pas là. A moi de faire la part des choses. Ma mère, ma femme, mes agents me mettent en garde. Ils me disent de bien choisir mes amis. Le regard des autres change, même au sein du club. C’est un autre monde. Et puis j’ai toujours gardé mes amis d’enfance qui m’ont suivi durant toute mon ascension. On est très proche.

« Je rêve d’aller dans un grand club étranger »

Plus jeune, vous êtes passé par Mantes-la-Jolie, où le rêve de devenir professionnel s’est brisé…
A l’époque, je jouais avec mon frère à Amiens, un club pro. Mais si les responsables m’ont proposé un contrat, ils ne l’ont pas fait pour mon frère. Mon père, qui a toujours été derrière nous pour nous pousser vers le haut, leur a dit : « C’est les deux ou rien. » On n’a pas réussi à s’entendre, alors il nous a emmenés à Mantes-la-Jolie. A ce moment là, je ne jouais plus au foot pour devenir pro mais juste pour m’amuser. Je voulais me consacrer à l’école. J’avais oublié le foot. Je n’y croyais plus.

Puis vous partez faire un essai au Stade Rennais…
Je ne suis pas allé à Rennes pour m’amuser. Le but était d’y faire ma formation et de signer ici. J’ai toujours gardé cette envie dans un coin de ma tête.

Tout est allé très vite et vous êtes désormais chez les Bleus. Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné à vos débuts internationaux ?
Le staff ! On aurait dit qu’ils étaient plus nombreux que nous. Il y a beaucoup de personnes à la disposition de l’équipe. L’organisation est vraiment énorme.

Comment imaginez-vous votre avenir ?
Quand on est footballeur, on aime bien aller à l’étranger pour découvrir autre chose, comme le championnat anglais, italien, espagnol voire allemand. Je rêve d’aller dans un grand club étranger. En France, il y a aussi de grands clubs. Rennes peut en faire partie. En tout cas je me sens bien ici. Et pour l’instant, je fais abstraction de tout ça.

Propos recueillis par Pierre-Yves Leroux