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Mavuba, le recalé sur profil

Rio Mavuba

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Contre la logique sportive, Laurent Blanc a préféré retenir chez les Bleus son ex-capitaine à Bordeaux, Alou Diarra, au détriment de Rio Mavuba, pourtant auteur d’une saison exceptionnelle à Lille. Explications.

« L’heure n’est plus aux essais. » Par cette phrase, Laurent Blanc a balayé mardi toute idée de sélectionner des nouveaux dans son équipe. A une exception près : Mapou Yanga-Mbiwa. De fait, le capitaine du LOSC, Rio Mavuba, dont la dernière sélection remontait au 28 mars 2007, n’a pas eu sa chance, malgré une saison exemplaire. « Ça aurait été un plaisir pour moi et pour plein de gens aussi qu’il ait cette récompense-là parce que sur cette fin de saison, il a été exceptionnel, lâchait avec regret son coéquipier Michael Landreau ce mercredi midi. Après, c’est une sélection, c’est le choix d’un homme et de son staff. »

Laurent Blanc lui a préféré Alou Diarra au milieu de terrain, malgré une saison médiocre à Marseille, due notamment à une gêne au dos à la fin de l’année 2011. Les raisons de son choix paraissent peu convaincantes au regard des excellentes prestations du Lillois champion de France l’an dernier : « La notion de groupe est la plus forte. Pour aller dans une telle compétition, il faut des joueurs d’expérience car je m’aperçois que dans cette liste que la moyenne d’âge est assez peu élevée ». Diarra a 30 ans et 38 sélections. Mavuba en a 28, avec seulement 6 sélections. Mais il a disputé la quasi-totalité des matches en Ligue 1 menant le LOSC à la troisième place synonyme de Ligue des champions.

« La tête pensante » du LOSC

« Rio, c’est celui qui nous permet toutes les audaces offensives, déclarait il y a peu son entraîneur Rudi Garcia, dithyrambique. Parce que c’est un peu la tête pensante du milieu de terrain, c’est celui qui est capable d’équilibrer l’équipe, qui initie le pressing, qui est capable de rattraper des coups grâce à sa vitesse de course et à son intelligence. Il s’est encore bonifié cette saison. Il est surtout très mature tactiquement. Pour un coach, avoir un tel relais sur le terrain, c’est important. »Laurent Blanc s’appuie sur d’autres joueurs pour relayer ses choix tactiques. Et Alou Diarra, son ancien capitaine à Bordeaux, en fait partie.

Comme Yoann Gourcuff, c’est un des chouchous du « Président ». Plus que son expérience, c’est sans doute sa taille (1,88 m) qui a séduit le sélectionneur, lequel compte peu de grands gabarits. Mavuba mesure 12 centimètres de moins. Déterminant, sans doute, dans la tête de Blanc qui espère bénéficier de l’impact de l’ancien Girondin, notamment sur les coups de pieds arrêtés. Mavuba n’est jamais entré dans les plans du champion du monde 98 qui l’a présélectionné une seule fois depuis qu’il préside les destinées de l’équipe nationale en 2010. Et avant même l’annonce de la liste, il n’espérait plus vraiment.

Sylvie Marchal avec Jean Bommel