Pas de blagues !

Samir Nasri aura la lourde tâche de porter une partie du jeu des Bleus sur ses épaules - -
C’est à Vienne, sur la pelouse du Ernst-Happel Stadion, une enceinte qu’elle n’a même pas eu le temps de visiter durant le championnat d’Europe des Nations que l’équipe de France va débuter ses éliminatoires du Mondial 2010. Un match à l’affiche mineure sur le papier, compte-tenu d’un adversaire englué dans le ventre mou du classement FIFA (101e), une rencontre aux enjeux majeurs pour les Tricolores, déterminés à effacer au plus vite de la mémoire collective leur triste sortie lors du dernier Euro.
L’avenir de Domenech en question
Si les Bleus souhaitent entrer de la meilleure des manières dans le vif du sujet, ces derniers, malgré leur partie de volte-face lors de chaque interview, ne sont pas dupes. De leur parcours dans ces éliminatoires et donc, du résultat initial de leur voyage en Autriche, dépendra la survie à la tête de la sélection de leur guide, Raymond Domenech. Surtout que la grande majorité d’entre eux, probablement pour certains dans un souci de ne pas subir de sanctions sportives par la suite, ont soutenu le bonhomme cet été. Une contre-performance serait la plus malvenue pour tout le monde.
Domenech a beau, au moins par le biais de sa communication, avoir repris la main, ce dernier sait que les matches face à l’Autriche, la Serbie et la Roumanie décideront de son avenir. « J’ai toujours vécu comme ça. Je sais qu’à chaque fois que j’entre sur le terrain, cela peut être le dernier match que j’entraîne ». Dans ce cas de figure, les candidats à sa succession, qu’ils soient déjà intégrés au staff des Bleus (Alain Boghossian) ou tapis dans l’ombre en position d’attente (Didier Deschamps), ne manquent pas.
Les jeunes à la baguette
Progressivement intégrée au groupe France depuis la prise de pouvoir de Domenech, la nouvelle génération n’a cessé de prendre du galon, à tel point que c’est en toute logique qu’elle prend petit à petit ses marques au sein de la sélection. Lassana Diarra est en passe de devenir incontournable aux côtés de Toulalan, Sagna, malgré quelques errances défensives, a tout du successeur de Sagnol sur le flanc droit et Karim Benzema, complètement à côté de ses crampons lors de l’Euro, a tout à se faire pardonner. Une mission déjà entamée par un but et une prestation prometteuse en amical face à la Suède aux côtés d’Henry et qu’il faudra désormais confirmer lors des prochaines sorties bleues.
Que dire également de Samir Nasri, qui avait dû se contenter d’un écoeurant aller-retour sur la pelouse suisse lors de la déroute face à l’Italie ? Le nouveau meneur de jeu excentré des Gunners a de grandes chances, selon nos informations et les dernières mises en place tactiques réalisées par Domenech, de débuter sur le milieu gauche de l’animation offensive tricolore face aux Autrichiens. A l’image de ses autres petits camarades, l’ancien Marseillais sait que sa prestation sera vue, analysée, disséquée à la loupe. Les jeunes, sans jamais l’avoir affirmer trop fort, ont souhaité avoir le pouvoir. Comme l’a rappelé Lassana Diarra, ces derniers ne peuvent plus se cacher. « Si on est là, c’est qu’on a le niveau. A nous maintenant de prendre nos responsabilités ».
L’Autriche, le facteur x
« Ce sera un match de combattant. On les a vu jouer à l’Euro, on les a vu jouer face à l’Italie. On sait que c’est une équipe qui athlétiquement et physiquement met de la pression sur son adversaire, qui sait jouer vite, haut, loin, et s’accrocher dans le match face à son adversaire ». Raymond Domenech a planté les principaux éléments du décor autrichien. Malgré un bilan largement favorable qui a vu les Bleus victorieux à sept reprises face à son adversaire du week-end, le mot d’ordre chez les Tricolores est prudence.
Tout simplement parce que la bande à Thierry Henry, capitaine du paquebot français, n’est pas encore tout à fait équilibrée dans son animation de jeu, comme le feu d’artifice offensif et les largesses défensives entrevues face à la Suède (3-2) l’ont démontré. 4-4-2, 4-3-3, ou changement tactique en cours de match, le contour du jeu des Bleus est encore flou. « On sait que ce n’est pas un match de tourisme que l’on va disputer là-bas », a prévenu Domenech. Certes, mais il ne tient qu’à ses joueurs de rendre la ballade autrichienne des plus agréables.