Pires : « S’appuyer sur les bons automatismes »

A quelques heures de défier la redoutable équipe d’Espagne, la France peut compter sur un soutien de poids en la personne de Robert Pires. L’ex-international (79 sélections, 14 buts) et joueur de Villarreal livre les clés du choc à venir et distille quelques conseils à ses anciens partenaires.

Robert Pires, comment l’équipe de France peut-elle battre l’Espagne ?Il va falloir être très fort mercredi, ainsi qu’à la Coupe du monde. Il ne faudra pas laisser les Espagnols respirer. Si les Bleus leur laissent la possession du ballon et les regardent jouer, ils vont souffrir. C’est au milieu qu’il faudra leur mettre la pression. Ils peuvent faire 55 passes sans problèmes. Cette équipe aime avoir le ballon… surtout, qu’au bout d’un moment, avec les joueurs qu’elle a, elle finira toujours par trouver l’espace. L’Espagne est sur un nuage. Elle est au-dessus du lot par rapport aux autres nations. Ils ont le meilleur gardien (Casillas, ndlr). Défensivement, au milieu de terrain et offensivement, c’est très fort. Et au niveau du jeu, l’Espagne et le Barça, c’est la même chose.

Selon vous, quels joueurs devraient aligner Raymond Domenech au milieu de terrain 
?
Lassana Diarra et Jérémy Toulalan. Toulalan a un très bon match contre le Real Madrid. En face, il aura deux supers joueurs : Iniesta et Xavi. Il faudra les harceler au maximum. Lass et Toulalan se connaissent bien maintenant. Face à un gros morceau comme l’est l’entrejeu espagnol, la France doit avant tout s’appuyer sur de bons automatismes.

Un débat concerne actuellement l’identité du milieu offensif gauche en équipe de France. Qui doit jouer à ce poste pour vous ?
Franck Ribéry joue bien à ce poste. Thierry Henry… il faut le mettre devant. Ça ne sert à rien de le mettre sur un côté, à courir dans le vide. C’est mieux pour lui et pour l’équipe. Dans cette position, il peut marquer des buts. Pour moi, Titi reste le meilleur et le plus performant dans la surface de réparation. J’ai joué six ans avec lui à Arsenal. Je le connais. Il faut le mettre devant avec un attaquant. D’ailleurs, Nicolas Anelka et lui sont très complémentaires.

Son statut de remplaçant vous inquiète-t-il ?
Oui. Il a besoin de jouer et de retrouver du rythme avant la Coupe du monde. C’est très important. Mais je ne m’inquiète pas car je lui fais confiance pour bien s’entretenir tous les jours à l’entraînement. C’est un joueur très professionnel. Titi sait ce qu’il a à faire. Il va arriver au Mondial dans les meilleures conditions.

Vous continuez à soutenir les Bleus, même si vous avez été très critique envers Raymond Domenech ?
Bien sûr. Ce qui se passe entre lui et moi, je le mets de côté. Je reste supporter de l’équipe de France. J’ai envie de les voir aller le plus loin possible. Quant à Domenech…En Espagne, il n’a pas une bonne image. Le public, les joueurs, les journalistes ne comprennent pas comment il a pu rester en poste après l’Euro 2008. Les gens me questionnent à ce sujet mais je ne sais pas quoi répondre.

La rédaction