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Quand Costil décode le poste ingrat de 3e gardien des Bleus

Benoît Costil accepte son rôle de l'ombre avec honneur et sans rechigner.

Benoît Costil accepte son rôle de l'ombre avec honneur et sans rechigner. - AFP

C’est en pur « régional de l’étape » que le Rennais Benoit Costil, troisième gardien des Bleus derrière Lloris et Mandanda, s’apprête à vivre ce vendredi au stade de la Route-de-Lorient la rencontre amicale entre les Bleus et l’Albanie (20h45). Mais en quoi consiste précisément ce rôle souvent obscur de « doublure de la doublure » ? Eléments de réponse avec le portier du club breton, au micro de RMC Sport.

Benoît, comment la ville de Rennes s’apprête à accueillir les Bleus ?

Forcément, on en parle. Le petit plus, c’est qu’ils sont contents qu’il y ait un joueur du Stade Rennais dans l’équipe. Ça apporte un petit peu plus de piment à la rencontre. Mais forcément, quand c’est l’équipe de France qui se déplace en région, il y a une ferveur qui est très importante. Toutes les places se sont vendues très vite au stade. Moi, j’ai mes amis sur place, ils se battent pour avoir des places. J’essaye de me débrouiller pour eux, ça ne va pas être très évident, mais ça va être une belle ambiance, ça va être sympa.

Est-ce malgré tout facile de se motiver quand on s’apprête à affronter l’Albanie et amical ?...

On a envie de jouer tous les matches mais je ne suis pas là pour ça. Je connais mon rôle sur le stage précédent, je connais mon rôle sur ce stage-là aujourd’hui. Je ne suis pas sélectionneur, ni entraîneur et quoi qu’il arrive, ce n’est pas important. Le plus important, c’est que l’équipe tourne bien, que le groupe gagne. Moi, je suis à la disposition du groupe, du sélectionneur, des joueurs et des gardiens.

Vous acceptez donc sans rechigner la hiérarchie en place ?

Je ne réclame rien, je ne rentre pas dans ce débat parce que ce n’est pas à moi d’y répondre et je ne me pose pas la question et je ne veux pas me la poser. Ça ne m’intéresse pas. Comme je l’ai dit, je suis à disposition pour qu’on m’appelle. Quelle que soit la manière dont on m’appelle, pour pallier un forfait ou être là directement, pour moi ça ne change rien. Ce qui compte, c’est que je sois là au final et que ça se passe bien. Et d’être à la disposition de tout le monde.

En quoi consiste votre rôle exact de « n°3 » ?

Quand je suis là, mon rôle est d’être à la disposition du groupe, enfin des gardiens, de Hugo (Lloris) et (Steve) Mandanda, d’être dans les meilleures conditions possibles, exemplaire à l’entraînement. De faire mon rôle de 3e gardien. A moi de faire le job du mieux possible, pour moi et mes partenaires.

Ce rôle est souvent ingrat…

C’est complétement vrai. De l’extérieur, on peut avoir des a priori, c’est normal, comme tout le monde. Et je les avais aussi ces a priori : est-ce que je vais me sentir bien ? Est-ce que ça va ressembler à mon état d’esprit ? Et j’ai vraiment été agréablement surpris par ça. Vraiment, dès le début, j’ai rencontré des mecs très gentils, très abordables, des mecs bien. Ça a facilité mes huit ou neuf jours. Pour des nouveaux comme moi, c’est vrai que ça facilite l’intégration d’avoir des mecs bien, un groupe sain, c’est important.

Aimeriez-vous être de l’aventure de l’Euro 2016 ?

Chaque chose en son temps. Ce que j’espère, c’est que l’équipe de France fera un grand Euro, et quoi qu’il arrive, je serai pour l’équipe de France. Même chez moi, on regardera l’équipe de France avec les potes. Maintenant, si je peux l’être avec eux… Mais on verra. Chaque chose en son temps, il faut laisser le temps au temps et ne pas se prendre la tête.

Jérôme Sillon