Quel avenir pour Ribéry ?

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Expulsé mercredi après seulement trente-sept minutes de jeu pour un vilain geste sur Lisandro, Franck Ribéry suscite doute et interrogation. Et si cette faute était la conséquence de la semaine agitée vécue par le milieu offensif ? Personne ne peut l’affirmer. Peut-être même pas l’intéressé lui-même. Mis en cause dans une affaire de mœurs et entendu il y a dix jours par la police, Ribéry était particulièrement attendu pour cette demi-finale aller de la Ligue des Champions. Un rendez-vous manqué pour celui qui ratera non seulement le match retour, mais aussi peut-être l’éventuelle finale en cas de décision défavorable de la commission de discipline le 28 avril prochain.
Dans le viseur de clubs espagnols (Real Madrid et Barcelone notamment), l’ancien Marseillais pourrait également voir ces pistes se refroidir. D’autant que selon la presse ibérique, le Real ne verrait plus d’un bon œil sa venue. « Je ne sais pas si Franck va quitter le Bayern Munich. Ce qui est sûr, c’est que cette histoire va déclencher des vagues, prédisait, à la naissance du scandale, l’ancien défenseur bavarois (2005-2007), Valérien Ismaël. Le nom de Ribéry est mêlé à cette affaire. Ça va laisser des traces. » Et c’est déjà le cas en Allemagne. Car après une mise en route plutôt prudente, plusieurs titres d’Outre-Rhin s’en donnent aujourd’hui à cœur joie.
Sa femme était à ses côtés
De là à imaginer une rupture de contrat avec son club ? « La question de la rupture de son contrat au Bayern ne se pose pas pour le moment, tranche Tatiana Vassine, avocate au sein du cabinet RMS Avocats, spécialisé dans le droit du sport. On est ici dans un système de contrats qui ne peuvent être rompus qu’à l’arrivée du terme, de commun accord ou pour faute grave (en droit français il s’agit de CDD). Or, pour que le Bayern puisse se prévaloir d’une quelconque faute grave, il faudrait non seulement qu’elle existe ce qui ne peut être le cas sans condamnation pénale ; mais surtout qu’il soit démontré que la prétendue implication de Franck Ribéry dans cette histoire de mœurs (qui relève de sa vie privée) cause un préjudice tel au club qu’il ne peut le conserver dans ses effectifs. A l’heure actuelle, il n’y a pas de motif juridique à une telle rupture puisque sa vie conjugale ou extra conjugale ne regarde que lui et que, entendu en qualité de témoin, il est toujours innocent. »
Même cas de figure pour ses sponsors. Ces derniers ne peuvent pas se désengager avant la limite de leur contrat avec le joueur, sauf s’il existe un article prévoyant une obligation de « bon comportement ». S’ils souhaitent rompre leur collaboration, ils devront attendre les périodes de renouvellement. Mais au-delà des aspects sportif et économique, c’est également la structure familiale du joueur qui se trouve fragilisée. Sa femme Wahiba était bien dans les tribunes mercredi. Et quand Franck Ribéry, visage grave, quittait le stade et s’engouffrait dans sa berline, c’est elle qui l’attendait, assise sur le siège passager. Le signe d’un apaisement ?